• Entretien: Samuel Tilman - Une part d'ombre

    Samuel Tilman est réalisateur, producteur et metteur en scène. Il a produit notamment "Ca rend heureux" de Joachim Lafosse, "Mobile Home" de François Pirot et "Free to run" de Pierre Morath. Au cinéma, il a réalisé deux courts métrages: "Voix de garage" en 2007 et "Nuit blanche" en 2010. "Une part d'ombre" est son premier long métrage et je l'ai rencontré, à Bruxelles, pour en parler.

    Pourquoi ce film ?

    C'est une vaste question. Je suis venu au cinéma sur le tard,  je suis autodidacte. Après, j'ai eu un parcours assez classique, j'ai fait des courts métrages de fiction, j'ai eu la chance de faire du documentaire. J'ai appris mon métier sur le tas. Je pense que spontanément, j'allais vers le long métrage. En fait, je ne me suis jamais posé la question, j'ai progressé assez logiquement. C'était quelque part une envie dès le départ.
    On ne raconte pas du tout la même chose dans un court ou dans un long. Les thèmes traités, la manière de les traiter varient beaucoup. On ne raconte de la même façon en un quart d'heure ou une heure et demie. Il fallait qu'il y ait une obsession suffisamment grande, une envie de narration suffisamment grande pour en faire un long métrage.
    Le film, il est né d'une anecdote comme on vit tous dans notre vie. C'est à dire qu'on est toujours attentif à des petites choses, moi, ce qu'il m'est vraiment arrivé, je courais dans la montagne et je suis tombé nez à nez avec quelqu'un qui me ressemblait. Je m'étais demandé qu'est-ce que ce type foutait là à cette heure-là et au milieu de nulle part. Et si ce type était un peu louche et faisait une connerie, comment je réagirais ? De cette question anecdotique, j'ai eu envie d'en faire une histoire. Comment la vie d'une personne soupçonnée pouvait se transformer du jour au lendemain ?

    Vous pensiez à des acteurs ou actrices quand vous écriviez le film ?

    Pas à l'écriture mais très vite quand le film a été écrit. Au début, je n'avais pas envie d'écrire pour une personne en particulier. Comme ça, cela laissait une ouverture. Je voulais travailler avec des comédiens belges, c'était important. Avec la dimension que je connaissais tout le monde plus ou moins.

    Samuel Tilman

    Comment s'est articulé le casting ?

    C'est petit à petit, de Fabrizio est venu Natacha parce qu'il avait déjà joué des couples ensemble. Natacha, pour moi, c'était le profil parfait pour la femme que je recherchais. Après, il y a le couple d'amis joué par Myriem Akheddiou et Baptiste Lalieu. Myriem, c'est une comédienne qui avait déjà travaillé avec moi sur plusieurs films, Baptiste, on a nos enfants dans la même école donc on s'était déjà croisés. Et je me suis rappelé qu'il était comédien et je lui ai demandé si je lui proposais un rôle, accepterait-il ? Il m'a dit pourquoi pas. Baptiste, il lui a fallu entre un quart d'heure et une demie-heure pour devenir comédien de cinéma, il a eu un déclic en une ou deux prises.
    Erika, j'avais produit son film "Je suis resté dans les bois", elle avait déjà travaillé avec Fabrizio, j'avais envie de travailler avec elle. Yoann, c'est un comédien avec qui je voulais travailler depuis longtemps. Ces choix se sont faits sur ce que le comédien dégageait, ça a été renforcé par l'idée que c'était des gens que j'aimais bien.

    Le tournage ?

    Comme il y avait beaucoup de lieux, beaucoup de comédiens, on a pas mal répété. J'avais besoin d'être rassuré sur l'alchimie du groupe. Tout le monde a joué le jeu des répétitions. Nous avons eu 29 jours de tournage, c'est classique pour un premier film. Il y avait des difficultés liées aux déplacements, on tournait dans les Vosges, en Belgique. Mais ça s'est fait naturellement, simplement. Avec une bonne préparation, je n'ai pas vécu le tournage comme quelque chose de difficile.

    Si je dis que c'est un thriller, c'est juste ?

    Je dirais un thriller psychologique. C'est un vrai suspense et ça a été construit comme ça. Plusieurs personnes me disent que c'est un film qui se revoit. C'est un film un peu avec des non-dits où tout n'est pas montré, où vous pouvez réinterpréter certaines séquences.

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