Critique: Une part d'ombre

Une part d'ombre, long métrage, réalisation: Samuel Tilman, scénario: Samuel Tilman, distribution: Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Myriem Akheddiou, Christophe Paou, Baptiste Lalieu, Yoann Blanc, Erika Sainte
Thriller, Belgique, 90', sortie le 07/03/2018, distribué par O'Brother

L'histoire: Après son retour d'un séjour avec ses amis et sa famille dans les Vosges, David est soupçonné de meurtre. Peu à peu, le doute et la méfiance commencent à se propager dans son cercle d'amis.

La critique de Michel Decoux-Derycke: L'a-t-il fait ou pas ? Cette question basique de la culpabilité n’est pas la seule à animer ce premier long métrage de fiction de Samuel Tilman. "Une part d’ombre" s’intéresse à la mise au ban des accusés du suspect bien en amont des procédures judiciaires, une mise au pilori sans jugement. La réaction de son entourage basculant de l’amusement à la suspicion, se chargeant ainsi d’une condamnation sociale, à laquelle le verdict final ne pourra plus changer grand-chose.
Cette démolition implacable d’une réputation, Samuel Tilman la filme avec une sobriété glacée et il s'est entouré d'une pléiade d'acteurs belges tous aussi bons l'un que l'autre. Il y a notamment Fabrizio Rongione qui livre une excellente prestation en homme traqué. Dans un premier rôle au cinéma, on retrouve Baptiste Lalieu (le chanteur Saule), on croirait le personnage fait pour lui.
Alors, meurtrier, voleur, adultère ou menteur ? Toutes les accusations paraissent recevables ici, dans une opération de démontage systématique des apparences de laquelle ni le protagoniste, ni le spectateur ne sortiront moralement indemnes.


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