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Critique : Jojo Rabbit
Jojo Rabbit de et avec Taika Waititi, Roman Griffin Davis, Scarlett Johansson, Thomasin McKenzie, Sam Rockwell; distribué par Disney
L'histoire : En Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, Jojo "Rabbit" Betzler, âgé de 10 ans, est maltraité par ses camarades. Il se console avec son ami imaginaire, Adolf Hitler. Amoureux de la "nation", il voit sa vie remise en cause lorsqu'il découvre que sa mère, Rosie, cache une jeune fille juive, Elsa Korr.
La critique : Le réalisateur néo-zélandais Taika Waititi ("What We Do in the Shadows", vu en 2015), de père maori et de mère juive, adapte le roman "Le Ciel en Cage" de Christine Leunens.
Comme postulat de départ, nous avons Jojo Rabbit, membre des jeunesses hitlériennes, qui a pour ami imaginaire Adolf Hitler. Celui-ci est, en quelque sorte, son conseiller spirituel. La veine iconoclaste est de mise dès les premières scènes du film, elles sont rythmées par la musique des Beatles (en allemand svp !).
La qualité d'écriture, les dialogues cinglants et la mise en scène imaginative font de "Jojo Rabbit" un film proche de Lubitsch et Chaplin pour ses thèmes. Mais si certaines parties font penser à ces influences, globalement, le film est inclassable et traverse une palette complète, de l'humour noir à l'émotion pure, en passant par toutes les étapes intermédiaires. "Jojo Rabbit" nous rappelle une évidence toujours utile en des temps troublés comme les nôtres : l'ignorance est mère d'intolérance.
Taika Waititi joue lui-même le rôle du Führer. Jojo Rabbit est interprété par le jeune Roman Griffin Davis dont c'est le premier film, il est génial. Scarlett Johansson, qu'il n'est plus besoin de présenter, est la mère de Jojo, Thomasin McKenzie ("Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées") la jeune fille juive qui va en quelque sorte instruire Jojo et Sam Rockwell ("Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance", "Vice") un capitaine allemand plutôt bizarre.
Pour terminer, "Jojo Rabbit" a eu le Prix du public à Toronto, a été nommé deux fois aux Golden Globes et concourra dans six catégories aux prochains Oscars dont celle du meilleur film.
Tags : Taika Waititi, Roman Griffin Davis, Scarlett Johansson, Thomasin McKenzie, Sam Rockwell, Nazisme, Chaplin, Lubistch, Beatles, Oscars 2020