• Entretien: Stefan Liberski et Pauline Etienne - Tokyo Fiancée

    Par Michel Decoux-Derycke - Stefan Liberski est un homme multiple: réalisateur de cinéma, écrivain, humoriste et homme de télévision. En télévision, il est connu pour avoir animé "Les Snuls" sur Canal + Belgique. Il est aussi actif en littérature, il a publié une dizaine de livres seul ou en collaboration. Au cinéma, c'est en 2006 qu'il réalise son premier film, un court métrage intitulé "Bunker Paradise". En 2013, il est le réalisateur de "Baby Balloon", son premier long métrage. 
    Pauline Etienne est une jeune actrice ayant déjà marqué les esprits. Son rôle dans "Elève libre" de Joachim Lafosse lui a valu de remporter le Magritte du Meilleur espoir féminin en 2008. Cinq ans plus tard, elle remporte le Magritte de la Meilleure actrice pour son interprétation dans "La Religieuse" de Guillaume Nicloux. Pauline Etienne a aussi remporté le Prix Lumière du Meilleur espoir féminin pour "Qu'un seul tienne et les autres suivront". Elle a également été nominée deux fois aux César et une fois aux Prix Lumière. 
    C'est à Namur, lors du FIFF, que je les ai rencontrés. Entretien, sur une terrasse, lors d'une fin d'après-midi ensoleillée.

    Pourquoi avoir adapté le roman d'Amélie Nothomb: "Ni d'Eve ni d'Adam" ?

    Stefan Liberski: Parce que c'est un bon roman. Il m'a fait beaucoup rire quand je l'ai lu. C'est un roman heureux avec une histoire simple. C'est ce que je voulais pour raconter le Japon. C'était une coîncidence heureuse. Un roman qui me plaisait et pour couronner le tout, Amélie et moi, nous nous connaissons depuis vingt et quelques années. 

    Est-ce Amélie Nothomb qui vous a fait aimer le Japon ?

    Stefan Liberski: Non, j'aimais déjà ce pays.  J'ai toujours aimé le cinéma japonais. Je suis parti au Japon en 2004 pour filmer une séquence de "Bunker Paradise". A ce moment-là, je suis resté deux semaines. Là, j'ai eu un choc. Cette envie prévalente de faire un film là-bas. Je me suis dit que je voulais faire tout un film au Japon. 
    Mais cela a failli ne pas se faire à cause de Fukushima. Cette catastrophe a influencé le projet parce qu'il a changé l'histoire. Je ne pouvais pas passer à côté. Cela a modifié la perspective, la narration. J'en ai évidemment parlé à Amélie Nothomb et elle était d'accord.

    Stefan Liberski et Pauline Etienne

    Pourquoi avoir choisi Pauline Etienne pour le rôle principal ?

    Stefan Liberski: Parce que je l'adore (rires).  Je ne savais pas comment lui dire alors j'ai fait un film. Trêve de plaisanterie, je l'ai rencontrée au cours d'un casting. C'est un agent qui m'a proposé une liste de comédiennes. La particularité, c'est que Pauline était la première que je voyais. J'étais sous le charme. Pourtant, je me disais que ce n'était pas possible, que je m'emballais. Bon, j'ai quand même vu les autres sur les conseils de mon producteur. Finalement, c'est tout de même elle qui était celle qu'il me fallait. La première impression était la bonne. 

    Quand Stefan Liberski vous a appelée pour vous proposer le rôle, qu'avez-vous pensé ?

    Pauline Etienne: J'avais entendu parler de lui. Mes parents regardaient les Snuls. Je l'ai rencontré et ça s'est très bien passé. Cela me plaisait parce que j'aimais bien le rapport que nous avions eu pendant le casting. Je me disais que ce n'était pas possible que cela ne marche pas. J'aurais hyper-déçue si je n'avais pas été prise. 
    Le scénario m'a plu. J'aime beaucoup Amélie Nothomb. J'ai lu pas mal de ses livres quand j'étais adolescente. Je ne regrette absolument pas parce c'était une expérience incroyable. 

    C'est aussi un changement radical par rapport à "La Religieuse".

    Pauline Etienne: Effectivement. C'est ma première comédie. Cela m'a fait beaucoup de bien. J'espère que je vais faire plein de comédies maintenant. 

    Vous êtes de tous les plans, n'avez-vous pas été angoissée à cette idée ?

    Pauline Etienne: Je n'y ai pas trop pensé. Il faut tenir le rôle, il faut être le plus juste possible. Essayer de proposer un maximum de choses. Plaire au réalisateur. J'avais aussi envie de faire rire Stefan. C'est un très bon public. 

    Il y a une scène très drôle quand vous chantez: "J'aime le Japon", parodie de la chanson de Sandra Kim: "J'aime la vie", qui a imaginé cela ?

    Stefan Liberski: c'est Pauline qui a eu l'idée. Dans le scénario, il est juste indiqué qu'elle est heureuse, qu'elle danse sur les canapés et elle chante. Donc elle m'a proposé "J'aime le Japon". Au début, cela m'a un peu surpris parce que Sandra Kim, quand même. Cela a fait deux, trois tours dans ma tête puis après, c'était une évidence. 

    Pauline Etienne: En fait, pendant le tournage de "La Religieuse", Fabienne, la maquilleuse, a été un soutien énorme. Du coup, nous avions cet hymne. Nous chantions "J'aime la vie" en cachette dans les loges. Du coup, c'est une chanson qui m'accompagne depuis deux ans. J'avais envie de faire cet espèce de clin d'oeil. Je trouvais que cela allait très bien avec l'esprit du film. 

    Une dernière question à Pauline Etienne, il y a un projet de court métrage en cours, pourquoi cette envie de réaliser ?

    Parce que je veux montrer ma vision du monde. Je trouve que c'est important de le faire et que j'ai cette chance. C'est une histoire assez personnelle, je réalise le film avec ma cousine. 

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