• Entretien: Sandra Zidani - Le Grand Partage

    Sandra Zidani joue Madeleine dans "Le Grand Partage". Cela faisait quatre ans qu'on n'avait plus vu la comédienne et humoriste belge dans un film, c'était "Les Tribulations d'une caissière". Elle a également joué dans "Un amour en kit" de Philippe de Broca et "Des plumes dans la tête" de Thomas de Thier.
    C'est à Bruxelles que je l'ai rencontrée pour parler de son rôle ainsi que bien d'autres choses. Entretien avec une femme déterminée.

    Comment avez-vous atterri dans le film ?

    La réalisatrice Alexandra Leclère cherchait la personne qui pouvait jouer Madeleine. Elle a pensé à plusieurs personnes et puis, elle s'est souvenue de moi parce qu'elle m'avait vue dans "On ne demande qu'à en rire". Elle s'est dit que le rôle était pour moi. Déjà, c'est intéressant que quelqu'un vous choisisse. Et puis, j'ai lu le scénario et j'ai beaucoup aimé. Je l'ai trouvé très fort, mon personnage tenait bien la route, c'est quelqu'un avec une belle composition. Il a un petit peu les ingrédients de ce que j'aime. Décalé, pince-sans-rire, caustique, philosophique, poétique et humoristique. En fait, ça ressemblait à des univers possibles pour moi.
    Ce que j'ai aussi aimé, c'est le fait que mon personnage termine le film et est celui qui réussit son rêve. Elle réalise quelque chose qui lui tient à coeur. Pour moi, c'est important d'avoir le choix de nos vies. Pouvoir réaliser ce qu'on aime. On a tous, au fond de nous, quelque chose qu'on aimerait réaliser.

    Connaissiez-vous le casting avant d'accepter le rôle ?

    Non, je n'ai même pas demandé. C'est le scénario qui m'importait. D'Alexandra Leclère, je connaissais "Les soeurs fâchées", ce n'est pas n'importe quoi comme film. Je n'ai pas eu envie d'en savoir plus. Elle m'a choisie vraiment pour ce rôle-là. Ce n'est pas fréquent quand on est Belge. Parce que, malheureusement, le tax-shelter nous défavorise beaucoup.
    Tout de même, j'étais sur mon cul pendant que l'affiche se construisait petit à petit. Balasko, Anémone, Patrick Chesnais. Travailler avec Bourdon, c'était super. Didier Bourdon, c'est Les Inconnus et comme je suis humoriste, c'est important pour moi. Karin Viard, j'ai beaucoup d'admiration pour elle, c'est une grande actrice.

    Sandra Zidani

     C'est aussi un plus grand rôle que dans les trois autres films où vous avez joué.

    Dans le film de Philippe de Broca, j'avais un rôle un peu plus marquant. Le problème, c'est le tax-shelter. Les réalisateurs français viennent tourner en Belgique, bénéficient du financement et les comédiens belges se tapent des rôles anodins. Ce n'est pas normal, cela ne nous valorise pas du tout. Ici, c'est un film français, réalisé en France donc c'est différent.

    N'y a-t-il pas un réalisateur belge qui ait pensé à vous ?

    A priori non. Je n'ai entendu parler de rien. Vous savez, je m'en fous en fait. Je ne me pose plus de questions. Je vis fort au jour le jour et si le téléphone sonne avec une bonne surprise, c'est formidable. S'il n'y a rien, ce n'est pas grave. Je ne manque pas de projets. J'ai aussi ma vie, m'occuper de mon chez-moi, de ma famille, de mes chats, écrire, ...

    L'expérience "On ne demande qu'à en rire", qu'en retirez-vous ?

    Déjà, je ne comptais pas me faire bazarder dès la première émission. Je l'avais bien préparée, j'ai regardé tous les clashs. En fait, j'ai des copains qui sont passés dedans et qui se sont fait jetés après 30 secondes. C'est très anecdotique mais pour l'artiste, c'est une expérience pas drôle. Je me suis donc arrangée pour ne pas vivre ça.
    Je ne m'attendais pas à faire autant d'émissions. Comme je l'ai dit tout à l'heure, je vis au jour le jour et cela a été la même chose pour l'émission. Je voulais m'arrêter après 3 passages et puis, de fil en aiguille, j'ai continué.
    Cela m'a apporté plein de choses notamment ce film. Beaucoup de contrats sur la France. Une place dans la francophonie au niveau de l'humour. Cela m'a apporté tout ce que la Belgique devrait faire et qu'elle ne fait pas. Pour ses artistes francophones, nous sommes quand même nombreux à avoir du talent. On n'est absolument pas soutenus par nos médias belges. Je trouve que la RTBF ne met pas assez l'accent sur la culture. Que les émissions culturelles passent toujours sur la Trois, chaîne qui n'a pas beaucoup d'audience. On est 4 millions de francophones et les scores tournent autour de 120, 170 mille téléspectateurs. C'est peu ambitieux, on peut faire beaucoup mieux.
    Nous devons être beaucoup plus fiers, beaucoup plus chauvins. Il faut mettre les artistes en avant.

    Quelle est votre actualité ?

    Je viens de terminer "La Rentrée d'Arlette". Je répète "Welcome à Saint-Tropez", une pièce de Rémi Rosello, qui va se jouer à partir du 15 janvier à Paris. Je prépare un nouveau one-woman-show pour mars 2017. Cela va s'appeller "Arlette, l'ultime combat". Il y a plein d'autres projets: la captation de "La Rentrée d'Arlette", mettre le point final à un livre.

    Lire aussi la critique du film Le Grand Partage

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