• Entretien: Marie-Castille Mention-Schaar - Les Héritiers

    Par Michel Decoux-Derycke - Marie-Castille Mention-Schaar est productrice, scénariste et depuis trois ans, également réalisatrice. En 2011, elle réalise "Ma Première fois" et en 2012, "Bowling". "Les Héritiers" est donc son troisième long métrage. 
    C'est à Namur, lors du FIFF, que je l'ai rencontrée. Entretien avec une femme aux multiples facettes.

    Pourquoi ce film complètement différent des deux précédents ?

    C'est vrai, complètement différent. En fait, le hasard des rencontres. De belles rencontres notamment avec Ahmed Drame. Il m'a parlé de son année de Seconde au lycée. Sa rencontre avec une prof d'histoire. Et la demande de celle-ci pour que la classe participe à un concours sur la Résistance et la Déportation. Comment cette expérience l'avait transformé. 
    Je suis tombé amoureuse de cette histoire. Vraiment passionnée. Je me suis aussi renseignée sur ce concours que je ne connaissais pas. J'y voyais le moyen de raconter une histoire positive sur la jeunesse qu'on décrit plus souvent qu'on ne la protège.

    Marie-Castille Mention-Schaar & Ahmed Drame © David Ameye

    Vous avez coécrit le scénario, pourquoi ?

    C'est vrai que j'aurais pu l'écrire toute seule. Mais je voulais qu'Ahmed y soit associé parce que c'est son histoire. Et pour moi, cela participe du même projet pédagogique que d'encourager cette jeunesse. C'était la même chose de faire égal à égal avec un jeune garçon qui n'avait jamais écrit, qui n'avait aucune expérience. Qui avaient beaucoup de défauts entre guillemets qui viennent de sa jeunesse. C'était la meilleure manière pour moi de mettre en pratique les idées que j'ai. De plus tendre la main à la jeunesse. Et s'enrichir de choses que nous n'avons pas ou plus. De leur apporter l'expérience. 

    Il y a beaucoup de personnages, comment les avez-vous fait exister ?

    C'était un vrai challenge. Parce tous ont une importance, une singularité, des différences. Au départ, c'est ce qui fait leur faiblesse et à l'arrivée, leur force. Le fait qu'ils sont très différents et en même temps, dès qu'ils se mettent à travailler ensemble, à réfléchir ensemble et à vivre ensemble, ils sont plus forts. Donc il fallait qu'on voie ces différences et aussi que le spectateur ne soit pas perdu. 

    Ariane Ascaride dans le rôle de la prof ?

    Son agent a lu le scénario et m'a demandé si elle pouvait le faire lire à Ariane. Elle pensait que le projet l'intéresserait. J'ai dit OK. En fait, je n'avais pas du tout pensé à Ariane. Parce qu'elle représente la comédienne attachée à un réalisateur (NDLA: Robert Guédiguian) et qu'on n'y pense même pas. 
    Elle a donc lu le scénario, elle a beaucoup aimé. Je l'ai rencontrée. J'ai découvert une grande défenseuse du projet avant même de savoir si elle allait le faire. Elle en parlait très bien en tant que citoyenne.
    Le fait qu'elle accepte le rôle était un plus par les valeurs qu'elle véhicule, par son engagement. 

    Vous êtes productrice, scénariste et maintenant réalisatrice, pourquoi ces différentes casquettes ?

    J'ai tout fait de manière évolutive. J'ai d'abord produit puis j'ai écrit ensuite j'ai réalisé. Cela s'est fait assez naturellement, par rapport aux projets. Je ne m'ennuie jamais. J'adore produire les autres. J'aime accompagner les auteurs. Je pense que j'ai une manière de produire différente depuis que je réalise. 

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