• Entretien: Marc Zinga - Jamais de la vie !

    Marc Zinga est un acteur belge. C'est avec "Les Rayures du Zèbre" de Benoît Mariage, en 2014, qu'il émerge dans le cinéma. Par ailleurs, il remporte le Magritte du meilleur espoir masculin. Ensuite, il joue dans "Qu'Allah bénisse la France" d'Abd Al Malik. Film avec lequel il est nommé pour le Prix Lumière et le César du meilleur espoir masculin. On le verra bientôt au Festival de Cannes dans "Dheepan" de Jacques Audiard et également dans le prochain James Bond: "Spectre".
    C'est à Mons que je l'ai rencontré où il était venu présenter "Jamais de la vie !" de Pierre Jolivet. Entretien avec l'un des acteurs belges le plus en vue.

    Comment vous êtes-vous retrouvé dans le film de Pierre Jolivet ?

    Pierre m'a proposé le rôle sans même une audition. J'ai été très touché parce que c'est la première fois que cela m'arrive. J'ai aussi très touché par le scénario et la personnalité de Pierre. A ce moment-là, je ne connaissais pas ses films. Mais j'étais face à une personne très sensible à la question citoyenne, à la réalité socio-politique de l'endroit où il est. J'ai été rapidement enthousiaste à l'idée de prendre part au projet. Cela s'est confirmé en le voyant au travail sur le plateau. Maintenant, on a vraiment sympathisé, nous sommes amis professionnellement.

    Marc Zinga

    Se retrouver face à Olivier Gourmet a-t-il été un incitant ?

    C'est une chance de se retrouver face à un tel partenaire. Il a un tel niveau, une telle générosité. J'ai appris énormément de choses. J'ai vu du vrai travail: humble, investi, ambitieux mais jamais arrogant, suffisant. Je le répète, c'est une grande chance.

    En trois films, vous tournez avec deux des meilleurs acteurs belges: Benoît Poelvoorde et Olivier Gourmet.

    C'est vrai. Comme on dit, que demande le peuple ? Je me sens vraiment très chanceux pour ça. Poelvoorde, c'est une rencontre qui a été permise par Benoît Mariage. Benoît Mariage fait partie des réalisateurs que j'estime. Moi, je suis Belge et avoir l'occasion de m'inscrire dans la dynamique du cinéma belge avec des gens de qualités comme cela, c'est au-delà de mes espérances.

    Vous avez remporté le Magritte du meilleur espoir masculin et aussi nommé pour le César dans la même catégorie, quel est votre sentiment ?

    Je prends toutes ces marques de reconnaissance comme un encouragement. Cela fait vraiment chaud au coeur. Parce qu'on a besoin de ça quand on est acteur. Quand on est dans un travail artistique, on a besoin d'un retour. On est forcément en dialogue avec un spectateur, un lecteur ou quelqu'un qui regarde notre peinture. Dans le cas des acteurs, ce sont les spectateurs et à plus forte raison, les gens qui votent dans le cadre des Académies. Etre validé par nos pairs, c'est une magnifique reconnaissance.

    Vous allez jouer dans le prochain James Bond, comment vous y êtes-vous retrouvé ?

    Tout simplement en passant une audition. Elle s'est avérée concluante. Quant à mon rôle dans le film, je ne peux en dire grand-chose, je suis tenu par un contrat de confidentialité. J'ai cru comprendre que certaines informations ont fuité mais vraiment, je dois me taire.
    Ce que je peux dire, c'est que j'ai la grande chance de participer à une des franchises de cinéma de divertissement les plus mythiques. Cela réveille l'enfant de dix ans en moi. C'est incroyable de se retrouver là. Cela relève presque du rêve éveillé. Parce que ça appartient à notre inconscient collectif.

    Quels sont vos autres projets ?

    Je suis à l'affiche du prochain Jacques Audiard. Et puis, Abd Al Malik, avec qui j'ai collaboré dans "Qu'Allah bénisse la France", prépare un prochain film auquel je prendrai part.
    Il y aussi le théâtre. J'ai eu la chance d'avoir de super-expériences théâtrales. Entre autres, j'ai joué "Une Saison au Congo" d'Aimé Césaire qui raconte le Congo pendant le tristement court mandat de Patrice Lumumba, de son entrée en fonction jusqu'à son assassinat. C'est une pièce magnifique, c'est une poésie, un regard politique d'un des plus grands auteurs d'expression française. On a joué à Paris, à Lyon et à la Martinique. J'espère pouvoir la jouer en Belgique. Parce que c'est une histoire très liée à la Belgique avec toute la complexité que ça représente.

    Vous sentez-vous le représentant de la communauté africaine ?

    C'est vrai que le cinéma, le théâtre, l'art en général a une fonction de représentation du monde. Donc puisque dans ce monde dans lequel on vit, dans ce monde occidental, il y a des influences diverses, des origines diverses qui se retrouvent ici. Au moment de les représenter, on doit faire appel à des gens issus de ces origines. Puisqu'on est dans un temps de mixité, il faut pouvoir se poser la question de la mixité. Pouvoir en parler avec la plus grande sagesse possible. Si je peux faire le travail d'être un outil de cette mission-là, je le fais avec plaisir. D'ailleurs, j'ai rencontré dans la rue des immigrés, des gens d'origine africaine qui m'ont exprimé le fait qu'ils se sentent représentés. Cela fait partie de ce qui me touche au plus haut point.

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