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Entretien: Govinda Van Maele - Gutland
Govinda Van Maele est un jeune réalisateur luxembourgeois. Il cumule plusieurs métiers dans le cinéma: caméramen, preneur de son, réalisateur, producteur. Comme réalisateur, il débute en 2007 avec le court métrage ''Josh'', suivront deux autres courts en 2012 et 2013 ainsi que trois épisodes de séries en 2012 et 2016.
''Gutland'' est son premier long métrage qui a été présenté samedi dernier au Festival du Film d'Ostende. C'est dans la ville côtière que je l'ai rencontré.Pourquoi ce film ?
Parce que je voulais faire un film luxembourgeois, un film qui raconte quelque chose de personnel et aussi un film nouveau, original. Je crois que toutes les histoires luxembourgeoises sont originales. Il y a peu de films donc dans un certain sens, c'est une chance. Je voulais faire un film qui parle du Luxembourg comme je l'aime, je le perçois et comme je le critique aussi.
En fait, vous réalisez un film de genre ?
Au Luxembourg, on fait beaucoup plus d'entrées avec un film de genre. ''Gutland'' est un peu un film de genre et un film d'art et essai. C'est un challenge parce le film ne va nécessairement plaire aux amateurs de genre et ça ne va pas nécessairement plaire aux gens qui adorent l'art et essai pur et dur. Moi, j'adore le cinéma donc le mélange des genres ne me gêne pas.Comment avez-vous composé votre distribution avec notamment Vicky Krieps ?
Vicky, je pense que maintenant, ce serait plus difficile de l'avoir dans mon film. A l'époque où je commençais mon film, j'avais croisé Vicky dans un bar et je lui avais posé la question de jouer dedans. Vicky, je la connais depuis longtemps, elle a joué dans mes courts et il était évident que si je faisais un long, il y aurait un rôle pour elle.
Quant à Frederick Lau, c'est un acteur assez connu en Allemagne, je l'avais vu dans ''Victoria''. Et quand j'ai cherché un acteur allemand, je suis vite tombé sur lui. J'adore ce mec, il est super charmant et super sympa, il a les bonnes intuitions.
Aux répétitions, on a tout de suite vu que ça collait entre Vicky et Frederick, ils ont une façon similaire de travailler. En fait, ils voulaient travailler ensemble, ils sont dans la même agence mais n'avaient encore jamais été ensemble dans un film.
Il y a de sacrées gueules dans ''Gutland'' ?
C'est ça qui m'intéresse. Il y a une certaine beauté dans les gueules. Moi, je fais de la photo et pas mal sur les plateaux de cinéma. Je me trouve souvent à photographier des figurants parce que je les trouve vachement plus beaux à photographier qu'un acteur plus connu, lisse où il n'y a rien à voir.
Et une gueule, cela raconte quelque chose.
Est-ce important d'être dans un Festival comme ici à Ostende ?
Mon film sort ce 12 septembre, c'est optimal comme lancement. C'est aussi important puisque cette région, ce sont mes origines du côte de mon père. Je n'ai pas beaucoup de belgitude dans mes veines puisque nous n'avons pas parlé français ou flamand à la maison. Donc c'est une sorte de pèlerinage.
On ne voit pas beaucoup de films luxembourgeois ?
Il y a des films qui ne sortent qu'au Luxembourg, spécifiquement luxembourgeois. D'autres films sortent un peu peu du pays comme ''Demain, après la guerre'' de Christophe Wagner. Le principal, ce sont des coproductions.
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