• Entretien: Christelle Cornil - Au cul du loup

    Par Michel Decoux-Derycke - Pour la première fois de sa carrière, Christelle Cornil tient le rôle-titre dans un film. C'est dans "Au cul du loup" de Pierre Duculot. Elle y joue Christina, trentenaire, serveuse dans une pizzeria à Charleroi. Un événement va transformer sa vie: la mort de sa grand-mère et l'héritage qui en découle, une maison en Corse. Dans ce film, Christelle Cornil y dévoile toutes les facettes de son talent.
    Lors du Brussels Film Festival, je me suis entretenu avec Christelle Cornil.

    Avec Pierre Duculot, vous avez tourné deux courts-métrages, maintenant un long métrage, qu'est-ce qui vous plaît dans son univers ?

    Je trouve que c'est un univers très proche des gens. Très humain, très simple qui lui ressemble. Il est fidèle à lui-même dans ce qu'il fait. Les personnages, dans "Dormir au chaud" et dans "Au cul du loup", sont des personnages féminins qui évoluent très fort. Ce sont des personnages qui s'émancipent et ça me touche beaucoup.

    Christelle Cornil dans Au cul du loup

    C'est donc l'histoire qui vous a intéressé ?

    Oui et le fait de vivre avec un personnage pendant trente-cinq jours. J'avais déjà interprété des rôles principaux dans des courts-métrages mais dans un long métrage, c'est la première fois que j'ai autant de présence. Il y a aussi le fait de travailler avec Pierre, il y a une confiance qui s'est installée puisque nous nous connaissons bien. Cette histoire de choix m'a plu. On a des cartes en main, que décide-t-on d'en faire ?

    La Corse a-t-elle joué un rôle dans l'acceptation du rôle ?

    Effectivement. Pierre m'a invité lors de repérages. Il voulait me montrer l'endroit où il tournerait, c'était en cours d'écriture. Il a écrit pendant trois ans et assez vite, il a partagé son écriture avec moi. Il m'a demandé un avis. Ce que j'ai échangé avec lui, ce sont des émotions du personnage, de comment une femme traverse certains moments de sa vie qui est très différent de ce qu'un homme traverse. Cela a nourri le propos.
    Evidemment, la Corse fait rêver. Je ne connaissais pas cette région, c'est vraiment magnifique. On a, à la fois, la campagne, la montagne, la mer avec un côté sauvage qui est très chouette.

    On vous voit de plus en plus, qu'est-ce qui fait que, tout d'un coup, Christelle Cornil est partout ?

    Je n'en sais rien. Cela fait dix ans que je suis sortie de l'école et cela fait dix ans que je bosse. "Le vélo de Ghislain Lambert", c'était en 2001. J'ai travaillé pour que les choses se mettent sur ma route. J'ai été active. J'ai rencontré des gens, je suis allé dans les festivals, j'ai envoyé mes CV. Je continue à le faire. J'ai aussi, derrière moi, un agent qui fait un super bon boulot. Cela fait bouger les choses. Je suis toujours resté en Belgique, j'ai voulu garder un lien entre mon travail dans notre pays et mon travail en France. Je ne voulais pas, tout à coup, disparaître de l'un ou l'autre horizon artistique. J'aimerais aller aussi vers l'Angleterre puisque j'ai étudié là-bas et rejouer en anglais. Donc j'ai envie de ne pas fermer des portes et en même temps, je suis très attachée à la Belgique.

    Si vous deviez résumer le film, que diriez-vous ?

    C'est un film très humain, très ancré dans la réalité. Ouvrant sur une perspective différente et sur la possibilité de changer le cours de sa vie. Chaque jour, on construit sa vie et on peut décider que ça aille dans un sens ou dans un autre. Chacun de nous peut orienter sa destinée, j'en suis convaincue. C'est le choix que fait Christina et c'est un très beau choix. C'est aussi un film qui fait du bien, qui ouvre le coeur.

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