• Entretien: André Dussollier - Chez Nous

    Le 4 février dernier, lors de la 7ème cérémonie des Magritte, André Dussollier s'est vu récompensé par un Magritte d'honneur. Sa belle carrière cinématographique, commencée en 1970, était l'objet de cette remise de prix. André Dussollier a joué souss la férule de cinéastes tels que Alain Resnais, Claude Lelouch, Claude Chabrol, Eric Rohmer, Claude Sautet, Pascal Thomas et bien d'autres, la liste est longue. Pour la première fois, dans "Chez Nous", il a tourné avec un réalisateur belge, Lucas Belvaux.

    André Dussollier dans Chez Nous

    Lors de son passage en salle de presse, il lui a été demandé si c'était son rêve de tourner avec un cinéaste belge. André Dussollier : oui, c'était un rêve et j'ai encore beaucoup de rêves, encore avec Lucas et avec d'autres cinéastes belges comme Jaco Van Dormael, les frères Dardenne ou Bouli Lanners. Bouli, ces films sont particuliers, je ne me vois pas forcément dans les personnages. Est-ce une forme d'engagement dans le rôle que vous avez interprété pour Lucas Belvaux ? Non, on ne peut pas dire ça. Je pense que ce sont des sujets importants. Parce qu'on en parle aujourd'hui et il n'y a pas beaucoup de films politiques en France, en tout cas, c'est rare qu'on aborde ces sujets-là. Mais ce n'est pas une manière de vouloir s'impliquer dans un débat où tout d'un coup, je serais un porte-parole. Il poursuit: J'ai été sensible au sujet et à la manière de montrer ça. C'est la première fois qu'un metteur en scène, en l'occurrence un Belge, montre l'attirance d'une population pour le Front National. C'était important parce qu'on n'en parle jamais. On diabolise les représentants, les leaders mais on ne parle pas de la population. Cela fait longtemps que ça dure. Je trouve que les leaders politique de droite ou de gauche ne se préoccupent pas depuis 2002, depuis que j'ai vu Jospin renoncer et quand Le Pen est arrivé au second tour contre Chirac, je trouve dommage que les leaders politiques ne se soient pas attachés à résoudre les problèmes des gens qui, par désenchantement, ont voté pour le FN. Je trouve que c'est quelque chose qui dure, on voit que ça évolue, les hommes politiques en tiennent plus ou moins compte pendant leur campagne mais dans la réalité des faits, ça dure et le Front National récupère le mécontentement, le désappointement, la déception. André Dussollier conclut sur les réactions du FN après, uniquement, la vision de la bande-annonce. C'est dommage qu'ils n'aient pas vu le film. S'ils l'avaient vu, leurs réactions auraient été toutes autres. Ils se sont attachés à rejeter ce film, sur la représentation de Marine Le Pen par Catherine Jacob, alors que ce n'est pas ça l'essentiel.

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