• Critique: Voyage à travers le cinéma français

    Voyage à travers le cinéma français, documentaire de Bertrand Tavernier

    Affiche Voyage à travers le cinéma français

    L'histoire: De Renoir à Becker, en passant par Vigo, Duvivier, Truffaut, Demy, Ophuls et aussi Bresson. Bertrand Tavernier passe en revue toute sa cinéphilie personnelle et ce faisant, nous entraîne dans un monde foisonnant d'images et d'anecdotes. Cinquante années de cinéma français, des années quarante aux années nonante, sont ainsi passées en revue.

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Qui n'a jamais rêvé de faire un beau voyage ? La majorité d'entre nous, sans doute. J'ai eu cette chance de le faire, ce beau, merveilleux et fantastique voyage à travers le cinéma français. Ce, grâce à Bertrand Tavernier et son documentaire, sorte de testament cinéphilique. Cent nonante-cinq minutes de bonheur.
    Le cinéaste balaie cinquante années de cinéma à travers ses souvenirs, d'abord de jeune garçon, ensuite d'adolescent, enfin d'homme. Il vogue à travers les âges du cinéma de l'hexagone et nous plonge dans l’intimité de sa propre cinéphilie par le biais de commentaires sur ceux qui l’ont marqué. Becker, Renoir, Gabin, Godard, Sautet… Des réalisateurs et des acteurs qu’il a aimé et qu’il admire encore. Sans oublier de réévaluer ou montrer la face cachée de certains. 6 années de préparation, plus de 80 semaines de montage et la vision de près d’un millier de films pour accoucher de ce documentaire amoureux du cinéma, présentée en mai dernier à Cannes.
    Le voyage commence à Lyon, ville natale du cinéaste. De sa voix chaleureuse et d’un ton passionné, il raconte son enfance lyonnaise, les joies de la Libération et ses problèmes de santé l’obligeant plus tard à être pensionnaire dans un sanatorium. C’est dans une salle de projection de l’établissement qu’il aura son premier choc cinématographique, Dernier Atout de Jacques Becker. Un mal pour un grand bien en somme. Se délectant de cette anecdote, chaque spectateur peut alors se remémorer sa première vraie rencontre avec le septième art, celle qui compte. En provoquant le souvenir d’un premier coup de foudre de cinéma, Bertrand Tavernier berce les cinéphiles et prend sous son aile son public pour la suite de son périple. Plus qu’un simple clin d’œil aux "Voyage à travers le cinéma américain" et "Voyage en Italie" de Martin Scorsese, le titre de ce documentaire affiche d’emblée une ambition : combler un vide. Le cinéma français méritait amplement que l’on se penche sur son histoire.


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