Critique: Un Peuple et son roi

Un Peuple et son roi de Pierre Schoeller avec Adèle Haenel, Olivier Gourmet, Louis Garrel, Gaspard Ulliel, Niels Schneider, Laurent Lafitte, Izïa Higelin, Céline Sallette, Denis Lavant, Noémie Lvovsky
Film historique, France, 121', sortie le 26/09/2018, distribué par Athena

L'histoire: En 1789, un peuple est entré en révolution. Écoutons-le. Il a des choses à nous dire. Un peuple et son roi croise les destins d’hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale. Au cœur de l’histoire, il y a le sort du Roi et le surgissement de la République… 

La critique: Pierre Schoeller n'avait plus réalisé de film de fiction depuis l'excellent "L'Exercice de l'Etat", c'était en 2011. Un septennat pendant lequel le réalisateur français a peaufiné "Un Peuple et son roi", à un moment, il a été envisagé qu'il soit en deux parties. Finalement, c'est un long métrage de deux heures et une minute racontant l'histoire de la Révolution française entre le 9 avril 1789 et le 21 janvier 1793 (l'exécution de Louis XVI).
Le projet est ambitieux, d’autant que Pierre Schoeller aborde la question, non pas par l'angle officiel mais par le peuple (d'où une partie du titre du film). C’est dans les échoppes, dans la rue, au coeur de la nature, que le film arrive à intéresser. C'est le récit d’un bouillonnement, la chronique d’une volonté populaire se transformant peu à peu en raz de marée, balayant tout sur son passage et transformant le destin de la France.
Le problème de "Un Peuple et son roi" est son accumulation de scènes et de personnages d'où l'impression qu'on passe très, trop rapidement sur des événements qui auraient mérité bien plus de développement. C'est la même chose pour les personnages, il est difficile de s'attacher à l'un ou l'autre, toutefois, certains ont la chance d'apparaître plus longtemps même cela reste toujours trop court.
Il ne faut pas nier qu'il y a de bons moments où l'on sent passer le souffle de l'Histoire. Mais ce n'est pas suffisant pour que le film soit complètement abouti. J'aurais largement préféré que Pierre Schoeller augmente la durée (là, certains vont hurler !) et nous donne ainsi plus à manger.