Critique: Suburra

Suburra de Stefano Sollima avec Greta Scarano, Pierfrancesco Favino, Jean-Hugues Anglade, Elio Germano, Claudio Amendola, Lidia Vitale

L'histoire: A Ostie, près de Rome, certains veulent construire le Las Vegas de l'Italie, un projet immobilier mégalomaniaque. Dans un enchevêtrement d' intérêts corrompus, plusieurs parties sont impliquées: l'Etat, le Vatican et plusieurs familles de Mafia. Comme des vautours autour d'un cadavre, ils réclament tous leur part du gâteau. Une confrontation brutale entre les différents aspirants est toutefois inévitable. Au cours d'une période fatale de huit jours, le château de cartes va s'effondrer...

La critique de Michel Decoux-Derycke:  "Suburra" est adapté du roman éponyme de Carlo Bonini et Giancarlo De Cataldo et réalisé par Stefano Sollima, auteur des séries "Romanzo Criminale" et "Gomorra" ainsi que d'un premier long métrage en 2012, "A.C.A.B.: All Cops Are Bastards". Aussi, Subbura est le nom d'un des quartiers les plus malfamés de l'ancienne Rome. 
C'est un polar noir comme je les aime. Qui ne laisse pas un moment de répit, qui plonge dans la fange, qui met à jour les turpitudes de trois institutions: l'Etat, le Vatican et la Mafia. Cette collusion n'est pas tout de suite révélée. Stefano Sollima nous expose des personnages, des situations apparemment sans aucun lien. Mais c'est là l'astuce, de scène en scène, la lumière se fait. On comprend qu'une vaste toile d'araignée emprisonne tous les protagonistes. Que la moindre action de l'un influence celle de l'autre, c'est l'effet papillon.
La réalisation est dynamique, rythmée. Le casting est bien choisi, tous interprètent leur rôle avec une belle conviction. Particularité, parmi tous ces acteurs italiens, on retrouve le Français Jean-Hugues Anglade qui joue un homme d'Eglise: le Cardinal Berchet. 
Peu de films italiens sont distribués en Belgique, c'est d'ailleurs bien dommage. Heureusement, "Suburra" est parvenu jusqu'à nous.