• Critique: Une histoire de fou

    Une histoire de fou de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Simon Abkarian, Grégoire Leprince-Ringuet, Syrus Shahidi, Robinson Stévenin, Lola Naymark, Serge Avédikian, 

    L'histoire: Berlin 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide arménien est exécuté dans la rue par Soghomon Tehlirian, dont la famille a été entièrement exterminée. Soixante ans plus tard, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terre de leurs grands-parents leur soit rendue.

    La critique de Michel Decoux-Derycke: 
    Cette année, cela fait cent ans que le génocide arménien a débuté, il durera plus d'un an. C'est le pouvoir turc de l'époque qui l'a planifié et exécuté avec des déportations, des famines et des massacres. Il coûtera la vie à environ un million deux cent mille Arméniens d'Anatolie et d'Arménie occidentale. Toujours nié par la Turquie, ce génocide a été toutefois reconnu par une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, la France et la Belgique. 
    C'est à un devoir de mémoire que se livre Robert Guédiguian, lui-même d'origine arménienne. Il était sans doute le mieux placé pour en parler, dommage qu'il le fasse de manière un peu trop didactique, c'est là le défaut du film. Sinon en soi, c'est très intéressant.
    Le long métrage est construit en deux parties, l'une dans les années 20 à Berlin, l'autre dans les années 70-80 à Marseille. A Berlin, nous assistons au procès de Soghomon Tehlirian, rescapé du génocide, qui a tué Talaat Pacha, le principal organisateur du génocide. Ce geste permet de faire connaître l'effroyable drame, s'étant passé quelques années plus tôt, à l'opinion. Le verdict du jury sera complètement inattendu, Soghomon Tehlirian sera acquitté. A Marseille, nous plongeons dans la vie d'une famille arménienne. Le fils, Aram, lassé de l'action non-violente de sa communauté, va s'engager dans la lutte armée. Il va être l'un des auteurs d'un attentat contre l'ambassadeur de Turquie à Paris. Malheureusement, il y aura une victime collatérale et cela va affecter sa vie. C'est sa relation compliquée avec sa famille, puisqu'il doit se réfugier à Beyrouth, ses tourments, sa prise de conscience de l'inefficacité des attentats, que nous montre cette deuxième partie. 
    Il n'y a pas grand-chose à dire sur l'interprétation, Ariane Ascaride (Anouch, la mère), Simon Abkarian (Hovannes, le père), Syrus Shahidi (Aram), Grégoire Leprince-Ringuet (Gilles, la victime collatérale) sont convaincants tout comme le reste du casting. 

    Le film est tiré du livre de José Antonio Gurriarán; "La Bombe". Je vous rappelle également que "La Blessure" (critique) de l'Allemand d'origine turque Fatih Akin, consacré aussi au génocide arménien, est sorti cette année en Belgique. 

    Affiche Une Histoire de Fou

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