• Critique: Patti Cake$

    Patti Cake$ de Geremy Jasper avec Bridget Everett, Danielle Macdonald, Siddharth Dhananjay, Cathy Moriarty, Mamoudou Athie

    Affiche Patti Cake$

    L'histoire: Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, a 23 ans. Elle rêve de devenir la star du hip-hop, rencontrer O-Z, son Dieu du rap et surtout fuir sa petite ville du New Jersey et son job de serveuse dans un bar miteux. Mais elle doit s’occuper de Nana, sa grand-mère qu’elle adore, et de Barb, sa mère, une chanteuse ratée et totalement instable. Un soir, au cours d’une battle sur un parking, elle révèle tout son talent de slammeuse. Elle s’embarque alors dans une aventure musicale avec Jheri, son meilleur ami et Basterd, un musicien mutique et asocial. 

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Un film coup de poing, sur fond de misère sociale. La vie misérable, tant pécuniaire qu'émotionnelle,  de Patricia alias Patti Cake$ prend aux tripes : un physique disgracieux (petite et obèse), très peu d'amis, une mère à côté de ses pompes, un boulot minable. Pourtant, elle y croit malgré tous ces obstacles. Elle sait qu'elle connaîtra le succès et la gloire et s'accroche à son rêve.
    L'interprétation est remarquable, l'actrice principale crève l'écran. Elle accepte de se montrer sous un jour peu flatteur, cela force l'admiration. Mention pour les acteurs incarnant les autres laissé-pour-compte: Jehri, l'hindou employé d'un droguerie qui accueille Patti Cake$  d'une manière particulière, Basterd, le black plutôt spécial dans son attitude, Nana la grand-mère jouée par Cathy Moriarty (son premier film était "Raging Bull"). Le personnage de la mère, une femme en apparence forte (au sens propre comme au sens figuré) cachant bien des fêlures, est puissant. Le film est tourné façon clip vidéo, dans des tons plutôt glauques illustrant bien l'atmosphère lourde. J'ai particulièrement apprécié la bande originale, écrite et composée par le réalisateur, alors que je ne suis pas un fan de rap. Mais les paroles sont tellement fortes, tellement justes que je ne pouvais n'être qu'emporté.
    Pour son premier long métrage, Geremy Jasper décrit bien une Amérique malade d'elle-même. Une Amérique donnant des leçons à tout le monde mais cachant sa misère sous le tapis.

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