Critique: Les Combattants

Les Combattants de Thomas Cailley avec Adèle Haenel, Kevin Azaïs, Brigitte Roüan, William Lebghil, Frédéric Pellegeay, Nicolas Wanczycki, Antoine Laurent

L'histoire: Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d'Arnaud s’annonce tranquille… Tranquille jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire. Il se laisse porter, se marre souvent. Elle se bat, court, nage, s’affûte. Jusqu'où la suivre alors qu'elle ne lui a rien demandé ? C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.

La critique de Michel Decoux-Derycke: Attention, vent de fraîcheur sur le cinéma français ! Pour un premier long métrage, Thomas Cailley réussit un coup de maître. Tout, dans le film, sonne juste.
Adèle Haenel et Kevin Azaïs sont excellents. Elle, rigide et pessimiste, lui, introverti et à la recherche de lui-même. Inévitablement, ils vont finir par s'aimer. Là, le réalisateur évite le piège des stéréotypes. Leur histoire d'amour n'est pas mièvre, elle est filmée avec sensibilité, par petites touches.
Adèle Haenel, qui joue Madeleine, confirme son grand talent. Elle incarne un garçon manqué, elle le joue toute en nuances, sans verser dans la caricature. Elle est aussi sexy en diable. Quant à Kevin Azaïs, pour une première dans un rôle principal, c'est une révélation. On sent son personnage, Arnaud, évoluer tout au long du film. Indécis au départ, il s'affirme grâce à son envie de plaire à Madeleine. Il ne faut pas oublier tous les autres rôles que ce soit la mère et le frère d'Arnaud, les potes, les militaires, etc... Un casting réussi.
Ce que j'ai aussi aimé, c'est le mélange des genres. On passe de l'un à l'autre avec fluidité. Et ce n'est pas fini, il y a de l'humour, beaucoup d'humour dans les dialogues. Du comique de situation. Par exemple, la scène du bain. Arnaud fait trempette dans la baignoire, tout à coup, sa mère vient lui parler de son avenir tout en s'asseyant tranquillement sur une chaise. Mieux encore, son frère arrive aussi. Autre exemple, la scène du repas à la cantine où trois jeunes gens se jettent sur une grenade factice lancée par un instructeur. 
J'arrête là, je vous le dis: courrez voir ce film !