• Critique: La Fille de Brest

    La Fille de Brest de Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel, Lara Neumann, Gustave Kervern, Isabelle De Hertogh, Philippe Uchan, Patrick Ligardes

    Affiche La Fille de Brest

    L'histoire: Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Médiator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Pour son huitième long métrage, Emmanuelle Bercot s'est attaquée à l'adaptation du livre de Irène Frachon, la pneumologue de Brest. Celle-ci a révélé le scandale du Mediator, scandale ayant abouti à l'interdiction de ce médicament, dangereux pour la santé des patients.
    Le film raconte le combat d'une femme contre le lobby de l'industrie pharmaceutique et l'administration de la santé, noyautée par les puissants groupes pharmaceutiques. Il rend bien compte des conflits d'intérêts et des pressions auxquelles sont soumis les différents protagonistes de ces affaires.
    C'est aussi un hommage vibrant à la combativité, la pugnacité, la droiture et la sincérité d'une femme hors du commun, le Docteur Irène Frachon, interprétée de superbe manière par Sidse Babett Knudsen dont c'est le deuxième film tourné en France et en français après "L'Hermine" de Christian Vincent. C'était casse-gueule pour l'actrice danoise d'interpréter un personnage toujours vivant et s'étant retrouvé sous les feux des projecteurs dont chacun se faisait son idée, elle passe le cap avec aisance. Mais Irène Frachon n'était pas seule dans son combat, c'est également cela que nous montre Emmanuelle Bercot avec notamment Antoine Le Bihan (Benoît Magimel),  médecin-chercheur pris entre le marteau et l'enclume ou l'éditeur Charles Kermarec (Gustave Kerven que j'apprécie de plus en plus). La réalisatrice n'oublie pas les patients et plutôt que de nous infliger un défilé indigeste, ils sont représentés par Corinne Zaccharria (la Belge Isabelle de Hertogh dont la carrière bifurque vers la France, cinq films en deux ans).
    Au final, un film incroyable de vérité et une leçon de ténacité valant le détour !

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