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Critique: Journal d'une femme de chambre
Journal d'une femme de chambre de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Hervé Pierre, Clotilde Mollet, Vincent Lacoste
L'histoire: Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
La critique de Michel Decoux-Derycke: C'est la quatrième adaptation au cinéma, en comptant celle de Benoit Jacquot, du roman "Le Journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau, paru en 1900. Il y eut, en 1916, "Dnevnik gornitchnoi" par M. Martov; en 1946, "Diary of a Chambermaid" par Jean Renoir avec Paulette Goddard et Burgess Meredith ainsi qu'en 1964, "Le Journal d'une femme de chambre" par Luis Buñuel avec Jeanne Moreau, Georges Géret et Michel Piccoli.
Pour incarner Célestine, la femme de chambre, Benoit Jacquot a choisi Léa Seydoux qu'il avait déjà dirigée dans "Les Adieux à la reine". Elle joue avec justesse cette domestique indépendante d'esprit, en quête d'émancipation. A ses côtés, Vincent Lindon joue Joseph, un palefrenier taiseux, bestial et antisémite. On croit à son personnage qui, l'air de rien, a quelques sentiments pour Célestine.
La mise en scène de Benoit Jacquot est classique, certains diront peut-être trop classique. Mais il n'y avait aucun besoin de faire des effets, le propos du film se suffit à lui-même. Le fond importe plus que la forme. La décrépitude et l'arrogance de la bourgeoisie de l'époque est bien décrite.Lire aussi l'entretien avec Benoit Jacquot
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