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Critique: Jeune femme (FIFF 2017)
Jeune femme de Léonor Serraille avec Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, Souleymane Seye Ndiaye, Léonie Simaga, Erika Sainte
L'histoire: Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
La critique de Michel Decoux-Derycke: Il y a des films qui nous plonge directement dans le bain. "Jeune femme", Caméra d'or au dernier Festival de Cannes, en fait partie. Un gros mot crié dans un couloir, un coup de tête contre une porte et l'on se retrouve aux urgences avec une femme survoltée, à la logorrhée continue, un pansement sur le front. Les paroles qu’elle lancent, qu'elle profèrent telles des sentences à l’infirmier de service, habitué aux coups de sang, montre que la jeune femme a, on le présume, on le subodore, de gros problèmes, sans doute la bipolarité. Un personnage incarné de belle manière par Laetitia Dosch ("Mon roi", "Keeper") une actrice à la présence incroyable. Elle est de toutes les scènes, elle porte littéralement le film. Un choix judicieux fait par Léonor Serraille pour son premier long métrage.
Paula vagabonde, erre de lieu en lieu, va de moments de vie en moments de vie, elle cherche et se cherche. L'humour flirte avec le désespoir, en même temps, il permet au spectateur de souffler un peu. Il y a aussi une chatte, compagne de cette quête, chatte qu’elle vole à son ex, l'accompagnant bien malgré elle. Aussi tous ces personnages qu'elle croise tout au long de sa route, la réalisatrice n'en néglige aucun, ils sont chacun caractérisés. En fait, c'est le parcours d'une représentante de la génération Y, assisse entre deux chaises, entre études qu'on a du mal à commencer et petits boulots peu gratifiants, avec des parents démissionnaires et des amours compliquées.
Au final, un tout bon premier film pour la réalisatrice donnant envie de voir la suite de sa carrière et un premier grand rôle pour une actrice au talent plus que prometteur.
Tags : Jeune femme, Léonor Serraille, Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, Souleymane Seye Ndiaye, Léonie Simaga, Erika Sainte, FIFF 2017, FIFF