Critique: Floride

Floride de Philippe Le Guay avec Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain, Anamaria Marinca, Laurent Lucas, Clément Métayer

L'histoire: A 80 ans, Claude Lherminier n’a rien perdu de sa prestance. Mais il lui arrive de plus en plus souvent d’avoir des oublis, des accès de confusion… Un état qu’il se refuse obstinément à admettre. Carole, sa fille aînée, mène un combat de tous les instants pour qu’il ne soit pas livré à lui-même. Sur un coup de tête, Claude décide de s’envoler pour la Floride. Qu’y a-t-il derrière ce voyage si soudain ?

La critique de Michel Decoux-Derycke: Après " Les femmes du 6ème étage" en 2011 et "Alceste à byciclette" en 2013, Philippe Le Guay adapte "Le Père", pièce de Florian Zeller, Molière du théâtre privé en 2014. Le sujet est grave: la maladie d'Alzheimer. Une maladie qui fait peur, tellement elle est porteuse de souffrances que ce soit pour le malade et sa famille. 
Jean Rochefort et Sandrine Kiberlain sont les deux interprètes principaux. C'est assurément un bon choix car le duo fonctionne bien. Jean Rochefort (Claude Lherminier) en père, ancien industriel, ayant perdu une de ses filles, qui voit sa vie partir par petits bouts et Sandrine Kiberlain (Carole), la fille, patronne d'entreprise, amoureuse, qui tente de sauver les meubles. On sourit, on rit, on est ému, on pleure devant toutes les vicissitudes et la lente décrépitude que vit Claude Lherminier. Aussi on se pose la question: que ferait-on à la place de Carole ?
Si j'ai été convaincu par l'interprétation, la réalisation est plutôt lourde avec ses flash-backs et ses flash-forwards. Ceux-ci n'apportent strictement rien. Sans eux, le film aurait gagné en efficacité et aurait paru un peu moins long. 
Pour terminer, "Floride" est un film à voir parce qu'il parle avec sensibilité d'un sujet qui va peut-être nous concerner. Et parce que c'est peut-être la dernière fois que nous verrons Jean Rochefort au cinéma.