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Critique: Drôle de père
Drôle de père, long métrage, réalisation: Amélie Van Elmbt, scénario: Amélie Van Elmbt et Matthieu de Braconier, distribution: Thomas Blanchard, Lina Doillon, Judith Chemla, Isabelle Barth, Xavier Seron, Alice de Lencquesaing
Drame, Belgique, 86', sortie le 22/11/2017, distribué par Alibi Communications, Prix de la Critique et Prix Cinevox FIFF 2017L'histoire: Après cinq ans d’absence, Antoine revient à Bruxelles. Il va voir Camille, la femme qu’il a aimée et la mère de Elsa, sa petite fille qu’il n’a jamais rencontrée. Mais Camille est sur le point de partir pour en voyage d’affaires. La baby-sitter tarde à venir. Camille demande à Antoine d’attendre la baby-sitter cinq minutes pour ne pas rater son avion. Pris au dépourvu, Antoine accepte. Il est bien loin de s’imaginer que la baby-sitter n’arrivera jamais et qu’il va se retrouver seul face à sa fille pendant trois journées d’été.
La critique de Michel Decoux-Derycke: En 2012, Amélie Van Elmbt avait déboulé dans le cinéma, avec un premier long métrage, "La Tête la première, sélectionné au Festival de Cannes. La surprise était totale, elle l'avait fait hors des circuits habituels. Cinq ans plus tard, la réalisatrice, parrainée par Martin Scorsese et produite par les frères Dardenne, revient avec un film sur la paternité, ce sujet est abordé régulièrement mais rarement par une femme. Présenté au dernier FIFF, "Drôle de père" a été doublement primé par le Prix de la Critique et par le Prix Cinevox, pour une fois que la critique et le public sont d'accord !
Le défi de Amélie Van Elmbt, c'était de réussir son deuxième long métrage, le premier, on y met beaucoup de soi-même, le deuxième, il faut passer au-delà. Le défi est relevé de belle manière avec un film réalisé avec finesse, empathie sans pathos, douceur.
Un des atouts, ce sont les acteurs. Le père est joué par Thomas Blanchard que l'on a pu voir dans un autre film belge: "Préjudice" de Antoine Cuypers en 2015, dans un rôle complètement différent. Ici, il est l'homme idoine, il apporte, à la fois, sa jeunesse et son métier. On croit tout à fait à ce père assis entre deux chaises, il découvre son enfant dans une circonstance un peu spéciale, doit lui faire comprendre que c'est lui le père sans toutefois oublier qu'il l'a un peu laissée tomber. La petite fille, c'est Lina Doillon, fille de la réalisatrice, elle est Elsa. Son jeu est juste et d'un naturel confondant. Dans les rôles secondaires, on retrouve notamment Xavier Seron, par ailleurs réalisateur ("Je me tue à le dire"), c'est une riche idée de l'avoir choisi et l'on découvre un bon acteur. Peut-être une prochaine reconversion pour Xavier Seron ?
J'ai beaucoup aimé "Drôle de père" comme j'avais apprécié "La Tête la première". Dans l'univers du cinéma belge, Amélie Van Elmbt est en train de se faire une place. Et elle fait partie de cette vague de réalisatrices qui nous donne à voir autre chose.
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