Cannes 2015: un palmarès bleu-blanc-rouge

Dès avant le Festival, cela se sentait, les films français auraient la part belle. Cinq sélectionnés en Compétition officielle donnaient une indication. Au final, la loi du nombre a payé.
Jacques Audiard, déjà primé à Cannes pour "Un héros très discret" et "Un prophète", remporte la Palme d'or pour un film où l'on retrouve un acteur belge: Marc Zinga. Jamais récompensé, Vincent Lindon obtient, avec le Prix d'interprétation masculine, une belle consécration. Quant à Emmanuelle Bercot, présente comme réalisatrice avec "La Tête haute" (film d'ouverture) et actrice dans "Mon roi" de Maïwenn, elle remporte le Prix d'interprétation féminine. Elle le partage avec Rooney Mara. Bizarrement, sa partenaire dans "Carol" de Todd Haynes, Cate Blanchett, n'est pas récompensée.
Pour un premier film, le Hongrois László Nemes a créé la sensation avec "Le fils de Saul", film se passant en 1944 dans le camp d'Auschwitz-Birkenau. Il était donné comme l'un des favoris pour la Palme d'or, il retourne dans son pays avec seulement le Grand Prix. Tout comme l'année dernière avec Xavier Dolan, le Jury a-t-il eu peur de récompenser un jeune talent ? Les arguments – trop jeune ou premier film – ne tiennent pas. La valeur n'attend pas le nombre des années.

Le palmarès

Palme d'or: "Dheepan" de Jacques Audiard
Grand Prix: "Le fils de Saul" de László Nemes
Prix de la mise en scène: "The Assassin" pour Nie Yinniang
Prix du Jury: "The Lobster" de Yorgos Lanthimos
Prix d'interprétation féminine: Rooney Mara dans "Carol" de Todd Haynes et Emmanuelle Bercot dans "Mon roi" de Maïwenn
Prix d'interprétation masculine: Vincent Lindon dans "La Loi du Marché" de Stéphane Brizé
Prix du scénario: Michel Franco pour "Chronic"
Palme d'or du court métrage: "Waves '98" de Ely Dagher
Caméra d'or: "La Tierra y la Sombra" de César Augusto Acevedo