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Un peu de lecture
L'été est propice à la lecture. Imaginez-vous dans un transat au bord d'une piscine ou assis à l'ombre d'un arbre occupé à bouquiner. Voici quatre livres pour nourrir votre curiosité intellectuelle.
Les plus grands films que vous ne verrez jamais de Simon Braund, Hors collection - Dunod
De Return from St-Helena de Charlie Chaplin à The Lady from Shanghai de Wong Kar-wai, en passant par L’enfer d’Henri-Georges Clouzot, The Other Side of the Wind d’Orson Welles ou Superman Lives de Tim Burton, cet ouvrage raconte l’histoire de plus de cinquante «chefs-d’œuvre» du cinéma, parfois légendaires mais souvent inconnus du public, que vous ne verrez jamais.La critique: Un livre passionnant où l'on se prend à rêver, au fil des pages, d'une autre histoire du cinéma. C'est aussi la confirmation qu'un film est un long voyage semé d'embûches. Qu'un projet porté par un grand réalisateur n'est pas sûr d'aboutir. On observe comment l’échec ou l’abandon d’un film n’est pas nécessairement un cul-de-sac, mais inspire et infléchit les films suivants, que ce soit ceux des réalisateurs eux-mêmes ou ceux d’autres créateurs.
Roman Polanski, Une rétrospective de James Greenberg, Editions de la Martinière
En quarante ans de carrière, Roman Polanski a créé quelques-uns des films les plus attachants, les plus intenses et les plus mémorables de notre époque. Parmi ceux qui ont le plus marqué sa carrière, on citera notamment "Répulsion", "Rosemary’s baby", "Chinatown", "Tess", "Le Pianiste" et "Carnage", qui gardent avec le temps toute leur résonance.
James Greenberg retrace la carrière du cinéaste, depuis "Le Couteau dans l’eau" (1962), qui lui valut sa première nomination aux oscars, jusqu’à son dernier film, "La Vénus à la fourrure", adapté de l’œuvre de Sacher-Masoch. Abondamment illustré, avec plus de deux cents photos de films et de tournages, ce livre nous raconte l’histoire passionnante d’un réalisateur hors normes.
La critique: Roman Polanski est l'un des cinéastes contemporains les plus marquants. Raconter son oeuvre en un seul livre peut sembler court mais James Greenberg a réussi ce tour de force. Polanski raconte ses doutes, sa joie d’être sur les plateaux; il témoigne, avec ferveur, de sa passion, toujours intacte, pour le cinéma, pour la manière dont il se fait : "Pourquoi je continue à tourner ? Simplement parce que j’y prends plaisir et que je ne cesse d’apprendre des choses sur mon métier." C'est bien cela, le plaisir, présent tout au long de la lecture de ce livre.Jean-Pierre Mocky la longue marche de Jean-Pierre Mocky, Entretiens avec Noël Simsolo, Ecriture
Mocky ? Un tendre râleur, un provocateur, un anar fauché bâclant ses films et dont les coups de gueule ont aidé les médias à snober l’œuvre pourtant cohérente, digne de Simenon, de ce réalisateur au style vif : une soixantaine de films et autant de courts-métrages, bel exemple de la notion du cinéma d’auteur indépendant. Jeune premier chez Antonioni, il signe "Les Dragueurs" en plein triomphe de la Nouvelle Vague. La farce noire éclaire les tares d’une France rancie, subvertit le cinéma commercial, invente le néopolar ("Solo", 1970). Passant de la comédie contestataire au thriller social, avec quelques succès et nombre d’échecs, Mocky a pu compter sur la fidélité d’acteurs nommés Serrault, Noiret, Jeanne Moreau, Piccoli, Poiret, Lonsdale –, mais aussi l’estime de Godard et Resnais.
La critique: Moi, j'aime bien Mocky. D'ailleurs, je trouve dommage que ses films ne soient plus distribués dans les salles. Saviez-vous que, depuis des années, il n'arrête pas de faire des films contre vents et marées ? Dans ce livre, on apprend cela et bien plus encore. De sa date de naissance incertaine à des courts-métrages pour la télévision sur le modèle d'Alfred Hitchcock présente en passant par sa carrière italienne: mannequin, stagiaire chez Visconti et Fellini, acteur chez Antonioni ou son film porno tourné sous pseudonyme ou encore l'achat d'un cinéma.Ce genre de choses de Jean Rochefort, Stock
"Dans ma onzième année, le maréchal Pétain me pince raisonnablement un lobe d’oreille. Je joue trop près de lui avec une balle en mousse de couleur rouille.
Passent quelques décennies, une star mondialement célèbre plaque, avec une autorité surprenante et en dehors des heures de travail, ses lèvres sur les miennes, m’imposant ainsi un contact buccal qui s’avèrera de qualité. C’est comme ça."
La critique: Le livre est à l'image de l'homme: décalé, drôle et plein de charme. Il y a, chez Jean Rochefort, la recherche du bon mot, du mot juste. On retrouve aussi les amis de toujours: Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle ou ceux déjà partis: Philippe Noiret, Bernard Fresson, Jacques Dufilho, Michel Beaune, Pierre Schoendoerffer.
Tags : Simon Braund, Roman Polanski, James Greenberg Jean-Pierre Mocky, Noël Simsolo, Jean Rochefort, Livres, Cinéma