• Sorties #25

    Au sommaire: « Les deux Papes », « Out Stealing Horses », « Notre dame », « Le Traître »

    « Les deux Papes » est un film de Fernando Meirelles avec Anthony Hopkins et Jonathan Pryce, il sera sur Netflix à partir du 19 décembre.
    En 2005, après la mort de Jean-Paul II, et alors que des voix s’élèvent pour l’élection de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, c’est finalement le cardinal Ratzinger qui est élu à l’issue du conclave. Il sera Pape sous le nom de Benoît XVI.
    Opposé aux prises de position de l’Église, Jorge Mario Bergoglio continuera son sacerdoce pendant 7 ans avant de demander la permission de prendre sa retraite. Or en 2012, Benoît XVI est assailli par le doute, et convoque son plus sévère opposant au Vatican pour lui faire part d’une décision pouvant ébranler plus d’un milliard de fidèles à travers le monde. « Les deux Papes » est une déambulation théologique sur la foi et la spiritualité. Il n’est pas question de prosélytisme. Filmé à Rome, le long métrage du Brésilien Fernando Meirelles, nous propose une immersion fascinante dans les arcanes d’un conclave, dans l’intimité des salons et des jardins papaux. Benoît XVI est incarné par Anthony Hopkins et le futur Pape François par Jonathan Pryce. Ils sont tous deux exceptionnels. Maquillage aidant, Jonathan Pryce ressemble au pape actuel, dans ses manières et son énergie. Anthony Hopkins apporte une touche sensible à son personnage.
    Le film évacue vite les scandales pédophiles et les complots internes au Vatican pour se concentrer sur les dialogues. Ceux-ci constituent de vraies passes d’armes souvent teintées d’humour, exposent les positions respectives des papes sur les réformes à apporter à l’Église et sur leurs visions du monde : l’une conservatrice, l’autre plus progressiste, rendant ce film passionnant.
    Les répliques échangées ont beau être fictionnelles, pourtant, elles collent parfaitement aux deux personnages et ne sonnent jamais faux. Les doutes de ces hommes face à leurs capacités de jouer un rôle clé dans un contexte difficile s’éclairent sous un jour nouveau.

    Avec « Out Stealing Horses », le réalisateur norvégien Hans Petter Molland adapte le livre « Pas facile de voler des chevaux » de Par Petterson, publié en 2003, ayant reçu de nombreux prix et traduit dans une cinquantaine de langues ! C’est dire si le réalisateur Hans Petter Moland s’attaquait à un gros morceau littéraire.
    Novembre 1999, Trond vit dans un isolement imposé par lui-même et n‘attend qu’une chose: le nouveau millénaire.  Il fait connaissance d‘un de ses rares voisins, Lars, comprend qu’il l’a connu à l’été 1948. Cet été-là, celui de ses 15 ans passé avec son père dans une cabane près d’un fleuve, celui où il a perdu de son enfance.
    Ce long métrage est de facture classique. Les sujets abordés sont nombreux : la relation père-fils, l’amour contrarié, le sentiment de culpabilité, l’absence de communication et, sous-jacent, un élément plus spécifique à la Norvège, son passé complexe lors de la Deuxième guerre mondiale, entre collaboration et résistance.
    Stellan Skarsgård, une centaine de films au compteur, joue Trond âgé, il est impeccable. Mais la révélation du film est Jon Ranes, Trond à 15 ans, c’est son premier rôle au cinéma.
    Il y a également un sacré travail sur le son, magnifiant le contact avec les éléments naturels : le vent, la forêt, les chevaux chevauchés en douce avec le fils d’un voisin…

    « Notre dame », le cinquième film de l’actrice-réalisatrice Valérie Donzelli, est une comédie romantico-burlesque. C’est rapide et surprenant, avec une grande fantaisie. Le titre du film a à voir avec la cathédrale, pas avec l’incendie qui a eu lieu juste après la fin du tournage, mais dame, écrit sans majuscule, nous renvoie vers un portrait de femme, incarnée par Valérie Donzelli. Au service de l histoire, il y a de la vivacité, avec quelques scènes proches du fantastique et une scène genre comédie musicale. Ajoutez à cela une voix off sortant de nulle part, on se retrouve devant une chose peu usitée dans le cinéma français.
    Le casting est pas mal du tout : Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca, Bouli Lanners, Virginie Ledoyen, Philippe Katerine, Isabelle Candelier, chacun joue sa partition sans anicroche.
    Au final, « Notre dame » est un film agréable dont on ne voit pas passer les minutes.

    « Le Traître », que j’ai vu au Festival Cinéma Méditerranéen Bruxelles, est un bon film mais… je vous dirais pourquoi plus tard.
    A 80 ans, Marco Bellocchio n’a rien perdu de sa maestria. Il s’est emparé de l’Histoire de son pays à travers un récit se déroulant sur plus de deux décennies, en l’occurrence l’histoire du premier repenti de la Cosa Nostra, Tommaso Buscetta.
    Les scènes et les moments forts sont filmés avec beaucoup de précision, les dialogues sont à l’avenant. Marco Bellochio a pu compter sur un interprète de premier ordre, Pierfrancisco Favino, entouré par des gueules de cinéma.
    Malheureusement, certains aspects m’empêchent d’être véritablement enthousiaste. D’abord, 2h30, c’est vraiment long. Il est donc difficile d’échapper à l’impression de répétition. Plusieurs passages semblent s’étirer, au point de frôler l’ennui. Il y a aussi trop de personnages, si bien qu’on a souvent du mal à les identifier, à se souvenir de leur rôle précis au sein de l’organisation.

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