• Sorties #23

    Au sommaire : « Sympathie pour le diable », « Cleo », « Proxima », « Last Christmas », « Le Meilleur reste à venir », « The Aeronauts »

    « Sympathie pour le diable » est un film de Guillaume de Fontenay avec Niels Schneider, Ella Rumpf et Vincent Rottiers.
    Entre 1992 et 1995, la ville de Sarajevo en Bosnie a été assiégée, 12000 personnes ont été tuées et 50000 blessées. C’est d’ailleurs le plus long siège de l’histoire moderne. Paul Marchand, correspondant des radios francophones (Belgique, Canada, France, Suisse) a été au coeur de ce conflit et en a fait un livre : « Sympathie avec le diable ». Le réalisateur québecois Guillaume de Fontenay en signe l’adaptation, il lui a fallu quatorze ans pour y arriver.
    Dans la peau de Paul Marchand, un incroyable Niels Schneider se fondant complètement dans le rôle. Même look, même gestuelle, cigare collé aux lèvres, toujours sur le fil, il est impressionnant. A ses côtés, Vincent Rottiers (Vincent le photographe accompagnant Paul), il est d’une belle justesse. Aussi au générique, Ella Rumpf (Boba), vue dans « Grave ».
    Les premières images nous plongent dans l’horreur de la guerre et durant 100 minutes, on va suivre Paul Marchand à un rythme effréné. Dans une ville sous tension, le journaliste hors pair qu’est Paul Marchand bouscule les conventions et dénonce les vérités avec des articles chocs. Il n’hésitera pas à prendre parti, à mettre sa vie en danger pour l’information mais il sauvera aussi des gens. Un professionnel, brûlant la vie par tous les bouts, mais qui n’ayant jamais failli.
    Filmé en 4/3, l’image donne un meilleur rendu de l’époque et une impression d’enfermement. Sarajevo apparaît triste, grise, c’est la guerre et on est en hiver. Le réalisateur a tourné caméra à l’épaule afin d’être au plus proche des protagonistes.
    Parfois, des scènes peuvent heurter. Comprenez par là que les journalistes sur le terrain prennent des photos alors que des gens meurent, que d’autres écrivent des articles à chaud afin de nous livrer une vérité que l’on a tendance à nous cacher. Certaines scènes, plus légères, rendent le long métrage moins grave.
    Ce film engagé, est un film sur la guerre, parfois brutal, mais dressant un beau portrait d’un homme courageux, investi et habité par son métier, allant au bout de ses idées.

    « Cleo», le premier long métrage de la Gantoise Eva Cools, dresse le portrait d’une jeune fille en perdition, écrasée par le deuil de ses parents. Elle pense porter la responsabilité de leur mort accidentelle par noyade.
    Pour survivre, elle va trouver en Leos, un homme plus âgé qu’elle, une aide. Un inconnu avec qui elle va reprendre goût à la vie. Sauf que Leos n’est pas celui qu’elle croit. L’autre aide pour Cleo, ce sera la musique. Fille de musiciens, elle se lance dans un défi musical mais elle a abandonné le piano depuis quelques temps. Elle va se devoir battre pour présenter une pièce de Rachmaninov.
    Dans le rôle de Cleo, on retrouve la jeune comédienne Anna Franziska Jaeger, une belle découverte. Face à elle, Roy Aernouts incarne Leos. Enfin, Yolande Moreau incarne la grand-mère.

    Un film sur l’espace, sans scène dans l’espace, Alice Winocour nous propose cela dans « Proxima ». La réalisatrice explore plutôt des territoires connus : les sentiments et les conflits d’une mère et de sa fille, la première acceptant de sacrifier en quelque sorte la seconde. La motivation de ce sacrifice est-elle égoïste, carriériste, noble ou déchirante ?
    Le cœur de « Proxima », c’est donc la relation entre Sarah et Stella, et celle-ci est bien trop lisse, malgré les gros efforts d’Eva Green et Zélie Boulant. La faute à des situations et des conflits vus et revus mille fois ailleurs et une mise en scène manquant singulièrement de rythme et de puissance dramatique.
    Bref, après ses deux premiers films ratés, « Augustine » et « Maryland », Alice Winocour n’arrive toujours pas à redresser la barre.

    « Last Christmas », réalisé par Paul Feig, est jalonné par les chansons de George Michaël dont la plus connue donne le titre au film.
    « Last Christmas » fait du bien ! En sortant de la salle, vous vous sentirez plus léger et d’humeur joyeuse. Pourquoi ? Parce qu’il est là pour divertir et il atteint son but. Emma Thompson, par ailleurs scénariste et productrice, est drôle en mère possessive, Emilia Clarke est pétillante, Michelle Yeoh, ex-James Bond girl, est surprenante. A cela s’ajoutent de bons dialogues et une mise en scène rythmée.

    Huit ans après « Le Prénom », Alexandre De La Patellière et Mathieu Delaporte refont un film en duo : « Le Meilleur reste à venir », ils gardent Patrick Bruel comme protagoniste, lui adjoignent Fabrice Luchini pour former un couple de meilleurs amis. Les deux acteurs se retrouvent ensemble après 33 ans.
    C’est une comédie dramatique, portée par deux acteurs très complices à l’écran, elle nous emporte dans les méandres de l’amitié, surtout quand la mort pointe le bout de son nez. Le duo fonctionne bien, on rit à leurs aventures, on a aussi, vers la fin, une larmichette à l’oeil. Bref, on ne s’ennuie pas.

    « The Aeronauts » part d'un fait réel. Le 5 septembre 1862, dans un ballon, le météorologue James Glaisher et l’aéronaute Henry Coxwell sont montés à 35 000 pieds dans les airs. Leur ascension a fourni des données scientifiques essentielles à l’étude de la météorologie. Henry Coxwell a risqué sa vie, grimpant sur le ballon à 4000 pieds. Presque rien de cette histoire vraie étonnante ne se retrouve dans un récit coupant Henry Coxwell et le remplaçant par Amelia Wren, un personnage basé sur plusieurs femmes exploratrices aériennes de l’époque. Il y a aussi tellement de changements pour rendre l’histoire plus contemporaine, plus accessible qu’on ne sait rien sur l’ère victorienne, sur la mentalité de l’époque. Bref, une fantastique histoire est gaspillée.

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