• Sorties #18

    Au sommaire: « Au nom de la terre », « Chambre 212 »

    En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours. Telle est la terrible phrase qui clôt « Au nom de la terre ». Le premier long métrage de fiction d’Edouard Bergeon est le constat de l’abandon de l’agriculture traditionnelle au profit de grands ensembles complètement déshumanisés.
    Le réalisateur a puisé dans son histoire familiale pour le film, il est fils et petit-fils de paysans. Son père est incarné par un Guillaume Canet chauve et moustachu, il ressemble quasi trait pour trait au père d’Edouard Bergeon. Dans le rôle de la femme et mère : Veerle Baetens, l’actrice belge joue là dans son troisième film français après « Un début prometteur » et « Des nouvelles de la planète Mars ». Le grand-père, c’est Rufus, un paysan à l’ancienne ne jurant que par le travail. Dans le rôle du fils donc celui d’Edouard Bergeon, il y a Anthony Bajon vu dans « La Prière ». Grâce à eux, on croit à cette famille se battant chaque jour que Dieu fait pour garder leur ferme, pour continuer la tradition.
    Au nom de la terre remplit largement son rôle de dénonciation du système de fou dans lequel nous somme empêtrés. Nous devons prendre conscience des actions que nous pouvons mener pour soutenir nos agriculteurs, cela est valable que ce soit en France ou en Belgique.
    Je résumerais le film en deux mots : saisissant et réaliste !

    Je n’ai pas du tout aimé les trois précédents films de Christophe Honoré : « Métamorphoses », « Les Malheurs de Sophie » et « Plaire, aimer et courir vite ». C’est dire qu’il a fallu que je me fasse violence pour aller voir « Chambre 212 ». Et bien, j’ai été agréablement surpris.
    L’histoire, c’est celle de Maria, jouée par Chiara Mastroianni et de Richard, joué par Benjamin Biolay, ils sont en couple depuis de nombreuses années. Elle s’ennuie avec son mari et collectionne les jeunes amants. Lui semble déprimé et fait la vaisselle et les lessives en caleçon, chaussettes et pas rasé. Un soir, Richard découvre que Maria le trompe. Le couple se dispute et Maria décide d’aller passer la nuit dans l’hôtel d’en face, elle hérite de la chambre 212 d’où le titre du film. Depuis cette chambre, Maria observe Richard par la fenêtre et fait le point sur son parcours amoureux en se demandant si elle doit ou non quitter son mari. Elle va être accompagnée dans cette réflexion par un autre Richard : le Richard de sa jeunesse, joué par Vincent Lacoste, convoquant à son tour Irène, jouée par Camille Cottin, femme qui a le double de son âge et l’a initié aux plaisirs de l’amour à l’adolescence.
    Le film est très esthétique : la lumière, les couleurs, les décors et les costumes sont beaux. Les dialogues sont également bien écrits. On pourrait définir « Chambre 212 » comme une comédie romantique mais on peut dire aussi que c’est une étude de mœurs ou encore une réflexion sur le temps qui passe.
    J’ai aussi apprécié le jeu des quatre acteurs principaux avec, toutefois, un plus pour Chiara Mastroianni, éclatante.

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