• Magritte 2016: Les déclarations

    Après avoir reçu leurs prix, les lauréats des Magritte doivent remplir des obligations vis-à-vis de la presse, notamment des interviews. Voici un florilège de plusieurs déclarations que 6néma a pu recueillir. 

    Benjamin Ramon interviewé  © CINECURE

    Lucie Debay (meilleur espoir féminin)

    Vous attendiez-vous à recevoir ce Magritte ? Evidemment, au bout d'un moment, on y pense et les gens y pensent pour vous. 
    Quelle est votre émotion pour l'instant ? Je me sens un peu assaillie. Je ne capte plus grand chose. Je verrai bien ce qui va se passer dans une heure, dans deux heures, demain. 
    Vous avez eu un discours assez engagé à propos du statut d'artiste ? C'est un combat important parce que je suis entouré de jeunes artistes. Qui ont du mal à avoir leur statut. C'est quelque chose qui m'a permis de faire plein de choses, plein de beaux projets. Oui, c'était important, en fait. 
    Vous avez cité Rachael Blake (NDLA: la partenaire de Lucie Debay dans Melody).  Oui, elle m'a tellement appris. Elle a été généreuse. On a été hyper-complices. Comme c'est une histoire essentiellement entre ces deux femmes, on était tout le temps ensemble. Mais c'est toute l'équipe qui nous a soutenus. 

    Benjamin Ramon (meilleur espoir masculin)

    Une première réaction à ce prix ? Beaucoup d'émotion. Je ne sais pas ce qui m'arrive. 
    Si j'ai bien compris, vous avez perdu votre statut d'artiste ? Non, en fait, j'ai reçu une lettre m'annonçant que je perdais mon statut mercredi dernier. J'ai été au syndicat que j'étais en attente, que c'était une lettre préventive. C'est un peu difficile à accepter. J'aime ce boulot. 

    Anne Coesens (meilleure actrice dans un second rôle)

    Est-ce plus difficile de faire ce métier qu'il y dix, quinze ans ? Non, c'est pareil, c'est toujours difficile. Si on veut faire ce métier en faisant des choses de qualité, en faisant ce qu'on a envie de faire, il faut se battre. Sans ce statut, cela va s'écrouler. Il est vraiment utile, pas que pour les jeunes comédiens, pour tout le monde. 
    Vous qui êtes inscrite dans le paysage cinématographique belge, pouvez-vous jouer le rôle de porte-parole ? C'est en profitant d'un événement comme les Magritte qu'on peut arriver à parler notamment de ce statut d'artiste. Chacun à notre niveau, on peut le faire. Après, c'est aux politiques de prendre le relais.
    Quel est votre ressenti après ce Magritte ? Je suis très contente, ça me fait très plaisir. Quand on dit le nom et que vous montez sur scène, vous avez la voix qui commence à chevroter. On essaie de ne pas dire de bêtises. 

    Thierry Michel et Colette Braeckman (meilleur documentaire)

    Quel est votre sentiment ? Thierry Michel: Je suis très heureux par rapport à l'objet du film. Qui était quand même de dénoncer une situtation invraisemblable de violences faites aux femmes en Afrique et de rendre hommage à un docteur africain qui, au péril de sa vie, recoud les femmes déchirées, dénonce courageusement l'impunité dont jouissent les auteurs des faits. 
    Votre collaboration avec Colette Braeckman ? Excellente. Elle est venue en partie sur le tournage. On a additionné nos forces, on a tous les deux une bonne connaissance du Congo, chacun nos réseaux. A nous deux, on était redoutables. 
    Le film n'est plus interdit au Congo. Effectivement, on est retournés au Congo, avec Colette, pour présenter le film et je peux vous dire que le public était extrêmment nombreux mais que c'était très vif. 
    Colette Braeckman: ce qui était stupéfiant, c'est qu'à Kinshasa, à Lubumbashi, les Congolais ignoraient ce qui se passait dans leur propre pays. A la limite, nous étions mieux informé qu'eux dans leur pays. 

    Savina Dellicour (meilleur premier film)

    Votre sentiment ? Soulagée. On nous filme dès qu'on attend la réponse de savoir qui a gagné. Donc c'est chouette quand c'est fait. Aussi de parler devant tout le monde, je ne m'attendais à ce que ce soit aussi terrifiant. 
    C'est la première fois que vous parlez en public ? Non puisque j'ai présenté le film, je pensais que ce serait pareil mais non. Les émotions prennent le dessus. 

    Wim Willaert (meilleur acteur)

    Comment vous sentez-vous avec ce prix ? Complètement surpris, honnêtement. Très ému, les larmes étaient là. 
    Est-ce symbolique pour un acteur néerlandophone d'avoir un prix chez les francophones ? Si, si. Mais j'ai déjà fait des courts métrages, des longs métrages en Wallonie et à Bruxelles. J'ai aussi beaucoup de copains wallons et bruxellois. Le monde est ouvert. 
    C'est quoi être Belge ? Etre fou, faire de jolis films. Regarde nos films, on dit c'est les films belges, ce sont les Wallons, les Flamands. Il y a toujours sur les tournages des gens de l'autre communauté. 

    Veerle Baetens (meilleure actrice)

    Vous êtes une actrice néerlandophone récompensée dans une cérémonie francophone, que pensez-vous de cela ? C'est inattendu, c'est une grande surprise pour moi. Cela me fait énormément plaisir. Pourquoi pas aux Ensor une catégorie film wallon ? Peut-être on doit organiser ça ensemble et ça s'appelle Magritte-Ensor ? 
    Vous vous sentez Belge ou Flamande ? Belge d'abord. Mais je suis aussi Flamande, ce n'est pas grave, c'est comme vous êtes Wallon ou Bruxellois. Mais en même temps, je viens de Brasschaat, je suis aussi une femme, je suis aussi une actrice. Toujours des groupes. 

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