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Entretien: Vanessa Clément - Le Premier Pas (TEFF 2015)
Par Michel Decoux-Derycke - Vanessa Clément est une réalisatrice et scénariste francaise. Elle a travaillé sur un long métrage intitulé "La Disparue", ayant remporté les Prix junior du meilleur scénario et l'aide à l'écriture du CNC. En 2011, elle réalise son premier court métrage "A trois". En 2014, elle récidive avec "Le Premier Pas".
C'est au TEFF, à Namur, que je l'ai rencontrée.D'où vient l'idée du film ?
C'est le terme assistant sexuel qui a heurté ma sensibilité. Je trouvais que c'était un terme très singulier évoquant beaucoup de choses et qui pouvait parler aux gens porteurs de handicap comme aux valides. J'ai, du coup, eu envie d'explorer cette thématique. Et de voir cinématographiquement ce qu'on pouvait en faire.
Avez-vous quelque chose à voir avec le monde du handicap ?
Pas du tout. Totalement en dehors et c'est une question, l'assistanat sexuel, qui m'interrogeait en tant que valide. Et peut-être même davantage en tant que valide. Le film est en caméra subjective, du point de vue de la personne handicapée. Il s'agissait de porter le regard sur le futur assistant sexuel. Finalement, c'était plutôt cet axe-là qui m'intéressait.Je suppose que vous avez effectué des recherches ?
J'ai commencé par lire et regarder beaucoup de choses. Une fois ce travail de documentation fait, j'ai plutôt décidé de l'oublier. D'en faire ce que je voulais, moi, sans aucune volonté de vérité documentaire. Pour me réapproprier le sujet, pour en faire quelque chose de personnel. Et par la suite, j'ai pu rencontrer des assistants sexuels et confronter les points de vue.
Comment avez-vous composé votre casting ?
Sarah Grappin, qui joue la jeune femme handicapée, est une comédienne que j'ai rencontrée il y a plusieurs années. En collaborant à un scénario de moyen métrage dans lequel elle jouait. Et que j'ai fait travaillé dans mon premier court métrage. Qui était basé, au contraire de celui-ci, sur le corps, la gestuelle avec des scènes d'amour. Le nu est très chorégraphié. Et là, ça m'intéressait de travailler dans une position complètement différente et très difficile pour une comédienne, le fait de n'être quasiment pas à l'image.
Antoine Mathieu, c'est un comédien que j'ai rencontré dans le cinéma de Pascal Ferran. Il m'avait complètement bouleversé dans "L'âge des possibles", réalisé avec les élèves du Théâtre National de Strasbourg. Je l'ai retrouvé par hasard, au moment de la préparation du film, et il me semblait avoir le profil parfait pour être, à la fois, passe-partout mais aussi assez troublant.
Le film a-t-il été sélectionné dans d'autres festivals ?
Oui, liés au handicap. J'ai pu assister à un, près d'Avignon, qui est un festival pluriculturel. C'était ma première confrontation avec un public handicapé. J'avais très peur, sans raison, puisque le film a été très bien accueilli. Il a fait l'objet de discussions qui ont été assez passionnantes.
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