• Entretien: Sam Louwyck - Les Merveilles

    Par Michel Decoux-Derycke - Sam Louwyck est un homme aux multiples talents: cinéma, chanson, danse et chorégraphie. Au cinéma, il débute, en 1996, dans le court métrage "Tumpike" de Tom Barman, par après, il joue dans quatorze autres courts métrages. Pour son premier long métrage en 2003, il retrouve Tom Barman dans "Any Way the Wind Blows". Suivront une quinzaine de films essentiellement belges. Dans "Les Merveilles" d'Alice Rohrwacher, il tient le rôle principal.
    Je l'ai rencontré à Bruxelles. Entretien avec un homme sympathique et attachant.

    Comment vous êtes-vous retrouvé dans "Les Merveilles" ?

    A cause d'Alice. C'est Gust Van Den Berghe qui lui a parlé de moi. Elle m'a alors vu dans un film allemand et elle a cherché un peu loin. Et voilà ! Elle a donc voulu travailler avec moi. Ce n'était pas évident. Parce que ce n'était pas une coproduction belge. Je devais jouer un allemand qui habite depuis longtemps en Italie. Je devais comprendre l'italien, l'allemand, le suisse. Or, je suis flamand. Les producteurs disaient à Alice: "qu'est-ce tu fais avec un flamand ?". Mais Alice a insisté pour que je sois dans le film. Je lui suis reconnaissant.

    Sam Louwyck
    Savait-elle que vous parlez plusieurs langues ?


    Oui mais je ne parlais pas italien. J'ai appris la langue en cinq semaines. Cela tombait bien, je voulais apprendre l'italien. C'était important pour moi de connaître à la fois le texte et tout ce qu'il y a autour. Je trouve l'italien très beau. Maintenant, je peux m'expliquer et j'adore.

    Comment avez-vous préparé votre rôle ?

    Il y a des éléments personnels mais je ne vous dirai pas lesquels. Il faut deviner. Il y a des éléments pris au père d'Alice. Il est allemand, il habite dans la région où on a tourné. Il a des principes très stricts. Il est rebelle. Je l'ai rencontré, je me suis nourri de lui tout en prenant une distance. Je ne voulais pas jouer une copie et Alice non plus.

    Vous jouez un apiculteur, avez-vous dû apprendre à manipuler les abeilles ?

    Oui. C'est très harmonieux de travailler avec les abeilles. C'est très confrontant. En tant qu'être humain, vous voyez vraiment la souffrance des abeilles. Vous voyez la culture d'un être fascinant. C'est très enrichissant.

    On dit que le jour où les abeilles disparaîtront, l'homme disparaîtra. Je pense que c'est vrai. Déjà, vous avez la peste, vous la sentez. Il y a aussi l'attaque des parasites qui désorientent les abeilles. Elles ne retrouvent plus leurs ruches. Sans oublier le problème des OGM. Par exemple, vous avez des champs plein de fleurs manipulées. Les abeilles ne vont pas dessus.
    Que sommes-nous en train de faire ? Il y a quelque chose qui n'est pas bien là-dedans. Mais nous, les humains, ne comprenons pas. Les abeilles en savent plus que nous. En fait, nous sommes en train de marcher en dehors de nos chaussures. C'est une expression flamande que je traduis littéralement.


    Comment cela s'est-il passé avec Monica Belluci ?

    C'était une expérience fantastique. J'avais un peu peur parce que c'est une star, une grande star. La scène que nous jouons ensemble est une scène clé du film surtout pour mon personnage. Donc j'avais peur ce qui est normal. Ce qui est bien aussi. Finalement, nous nous sommes bien entendus. Elle se donne à 100% que ce soit devant et derrière la caméra. Vous pouvez penser qu'une star va briller devant la caméra et en off, faire le contraire. Non, cela n'a pas été le cas. C'est vraiment une femme superbe.

    C'est votre premier grand rôle à l'étranger, comment avez-vous vécu cela ?

    Très bien. J'espère que cela va continuer. Pour moi, ce n'est pas étrange de travailler internationalement à cause de mon passé dans la danse. Je suis content d'avoir eu cette chance, j'en remercie encore Alice.

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