• Entretien: Sam Karmann - TEFF 2015

    Par Michel Decoux-Derycke - Sam Karmann est un acteur et réalisateur français. Il débute au cinéma comme acteur en 1981 dans "Le Grand Pardon", une trentaine de films sont à son actif. Comme réalisateur, il commence avec le court métrage "Omnibus", il remporte la Palme d'Or en 1992 et l'Oscar l'année suivante. Il a réalisé deux autres courts métrages ainsi que trois longs métrages.
    C'est à Namur, lors du TEFF, que je l'ai rencontré où il occupe la fonction de Président du Jury.

    Pourquoi avoir accepté d'être Président du Jury ?

    Parce que c'est évident pour moi. Depuis 2010, je m'occupe d'un Festival en France intitulé Festival Regards Croisés. On en est à la septième édition à Nîmes. Je connaissais Luc (NDLA : Boland) par son action, par sa Fondation Lou et il m'a parlé du TEFF. Il m'a demandé si je voulais venir à Namur, c'est tout à fait logiquement que j'ai dit oui.
    Quand on pense au début à faire oeuvre de charité en allant s'intéresser au handicap, on se trompe lourdement. On ne sait pas, que le handicap et les gens, qui ont des parcours de vie pareils, vont vous donner une force incroyable. C'est un exemple de transcendance, le handicap, pour pouvoir réussir à avoir une vie digne. A chaque fois qu'on rencontre un handicapé, c'est une leçon de vie. Sur roulettes, avec des cannes, avec ou sans membres, avec des problèmes d'IMC.

    Sam Karmann au TEFF 2015

    Pourquoi vous êtes intéressé au handicap ?

    La curiosité et aussi, je dois le dire, j'ai une soeur qui a été polio. J'ai grandi avec son exemple. Où petite fille, quand on lui demandait ce qu'elle voulait pour Noël, elle disait qu'elle voulait marcher et courir comme les autres.
    Le handicap a donc fait partie de ma vie. Il fait partie de la société et voilà, c'est tout.

    Que pensez-vous de la sélection ?

    C'est incroyable. Comment on va pouvoir donner des prix ? C'est la grande question. Il y a des choses magnifiques, la qualité cinématographique est élevée. Quand on doit mettre une cote entre 0 et 5 et qu'au premier, on met 4 parce qu'on n'ose pas mettre 5. Le deuxième, on met 4, 5 et puis ainsi de suite. Il y en a maximum trois un peu moins bien.
    Dans les longs métrages, il y a des films qui méritent d'être dans des grandes salles.

    N'avez-vous jamais pensé à faire un long métrage sur le handicap ?

    Je suis en train de l'écrire. J'espère que ce sera donc mon quatrième long. J'espère vraiment parce que les temps sont durs. J'ai essayé de faire deux films dans les cinq dernières années. Et je n'ai pas réussi. On ne vous connaît plus, on n'a pas vu vos films malgré le fait d'avoir remporté l'Oscar du court métrage.
    Celui que j'écris là, je peux le faire avec un 5D. Je m'en fous de le faire avec un petit budget. Je veux vraiment le faire.

    Vous continuez aussi votre carrière d'acteur ?

    Oui, bien sûr. Je viens de faire un premier film au mois de septembre. J'en fais un autre au mois de janvier-février. J'ai aussi fait un téléfilm sur la violence conjugale: "L'Emprise" avec Odile Vuillemin. Je jouais son père et Fred Testot jouait le salopard de mari.

    Il y a aussi le théâtre ?

    Effectivement, j'ai joué "Le Bonheur" pendant deux ans. A Paris en 2013 et en tournée, en 2014. Chaque discipline, c'est un plaisir différent. Le théâtre, c'est un plaisir total. Le cinéma, c'est un plaisir d'acteur sympathique. Mais le théâtre, c'est vraiment là que j'ai des beaux rôles. C'est vrai qu'au cinéma, je n'ai pas de grands rôles, c'est comme ça et là, mon plaisir, c'est plutôt de réaliser.

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