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Entretien: Jean-Luc Herbulot et Dan Bronchinson - Dealer - BIFFF 2015
Jean-Luc Herbulot est un réalisateur français. Après plusieurs courts métrages, il vient de réaliser son premier long métrage: "Dealer". Le producteur en est Dan Bronchinson qui est aussi l'acteur principal du film.
Je les ai rencontré à Bruxelles, lors du Brussels International Fantastic Film Festival. Entretien réalisé dans une ambiance très décontractée bien dans la ligne du BIFFF.D'où vient l'idée du film ?
Dan Bronchinson: Parce que Jean-Luc et moi voulions avancer dans nos carrières. Nous avions déjà fait quelques trucs ensemble. L'idée nous est venue de faire un long métrage plutôt que de continuer à faire des courts métrages. Lors d'un petit voyage dans le sud de la France, j'ai raconté ma vie à Jean-Luc. Dès le départ, nous savions que le long métrage s'appellerait "Dealer".
Jean-Luc Herbulot: Moi, j'avais l'idée d'un long dans l'urgence. En fait, c'était pas celui dont on parle maintenant. L'histoire de Dan a ouvert d'autres perspectives. Cela a donné quelque chose de plus précis, de plus brut, de plus intéressant. Aussi nous ne savions pas combien de temps nous avions devant nous. Moi, devant partir aux Etats-Unis, Dan ayant d'autres projets. Il fallait qu'on se donne un objectif de fin sinon cela allait traîner.Comment s'est écrit le scénario ?
Jean-Luc Herbulot: Comme je l'ai dit avant, j'avais l'objectif de le finir assez vite mais à un moment, je bloquais. Je cherchais un co-scénariste et j'ai rencontré Samy (NDLA: Samy Baaroun) à une soirée. Il a accroché à ce que j'ai raconté. A l'époque, j'étais bloqué au premier acte. Il a récupéré le bébé et a écrit le reste du scénario en un temps record. D'ailleurs, tout s'est fait en quatre, cinq mois. De l'idée jusqu'à la post-production.
Petit budget signifie aussi petite équipe, non ?
Jean-Luc Herbulot: Chacun a mis la main à la pâte. Chacun a fait plus que ce qu'il devait faire. C'est aussi pour ça que le film a cette patte un peu plus personnelle.
Dan Bronchinson: Il y a quand même eu 120 personnes pour l'ensemble du film. Le plateau, les comédiens, les figurants, la production, la post-production.
Comment s'est fait le choix des acteurs ?
Jean-Luc Herbulot: Dan avait des idées, moi, j'avais aussi des idées. Chacun a fait ses propositions et en général, c'étaient des comédiens que nous connaissions, qui nous connaissaient et que nous voulions amener dans le projet. Qui avaient le même objectif, faire un long métrage.
Ce que je voulais pour "Dealer", c'était l'authenticité. Pas forcément l'authenticité de mise en scène mais plutôt le réalisme. C'est pour ça que, dans le film, les comédiens ont le même prénom que dans la vie réelle.
Pendant tout le film, Dan porte un blouson rouge avec l'inscription CCCP, d'où est venue l'idée ?
Jean-Luc Herbulot: Il y a plusieurs fonctions au blouson. Il fallait iconiser le personnage, le rouge fait qu'il ressort par rapport à tout le monde puisque c'est le seul qui porte du rouge. Le CCCP, c'est pour ceux qui connaissent. En plus, le mec qui passe sa journée à braquer des mecs, à récupérer de l'argent, l'opposition entre communisme et capitalisme, je trouvais ça marrant. L'idée était qu'on le retienne.
Votre film fait le tour des festivals, comment le vivez-vous ?
Dan Bronchison: C'est bon pour le film. On a fait plein de festivals. D'abord, une présentation, l'année dernière, au Festival de Cannes. Nous sommes envolés pour Montréal, au Festival Fantasia, nous y avons été très bien accueillis. Ensuite, ce fut le Raindance à Londres. Entretemps, "Dealer" a fait L'Etrange Festival. Nous avons obtenu le Prix du Public à Grenoble. Maintenant, c'est le BIFFF et nous sommes bientôt au Festival du Film Policier à Liège (NDLA: du 23 au 26 avril).
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