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Entretien: Eva Husson - Bang Gang, une histoire d'amour moderne
Par Michel Decoux-Derycke - Eva Husson est une actrice, scénariste et réalisatrice française. Après deux courts métrages, elle s'est lancée dans l'aventure du long métrage. "Bang Gang, une histoire d'amour moderne" a surpris lors du Festival de Toronto et a remporté trois prix lors du Festival du Cinéma Européen des Arcs.
C'est à Bruxelles que je l'ai rencontrée. Entretien très agréable avec une réalisatrice à suivre.Pourquoi ce film ?
Parce que j'en avais envie. On oublie les choses simples. J'avais envie de parler de choses qui me travaillaient. Pas forcément dans les événements extérieurs, le faits divers en soi, c'est une chose. Mais tout ce qui est souterrain, les enjeux individuels, les tensions entre les gens, les parcours émotionnels. Je crois que tout ça m'intéressait.Cela vous touchait-il de près ?
Non, non. Heureusement, on n'a pas besoin de tout vivre pour être cinéaste. Moi, j'ai une adolescence assez intense mais plutôt du côté drogues. J'avais une certaine liberté là-dedans. Et je n'en suis pas sortie plus con ou moins travailleuse qu'une autre.
C'est aussi de ça que je voulais parler. C'est qu'on arrête d'être catastrophiste sur des moments comme ça d'exploration des limites. On peut retomber sur nos pattes. Et souvent, on retombe sur nos pattes. La vie est violente pour tout le monde, tout le monde s'en prend plein la gueule. C'est quelque chose qu'on apprend et en même temps, les trois quart du temps, , on arrive à s'en sortir. C'est l'histoire du verre à moitié vide, à moitié plein.
Votre film ressemble au film de Truffaut, "Les Quatre Cent Coups", dans une autre génération.
Oui et je pense que cette génération-ci ne fait pas des choses différences des précédentes. Elle le fait juste dans son contexte à elle, à sa manière, avec ses outils à elle. Mais au fond, qu'est-ce que c'est ? Quand on a une liberté totale, on explore le sexe très loin. On se dit bof ! On retombe toujours sur les mêmes problèmes. Est-ce que tu m'aimes ? Est-ce que je t'aime ? Est-ce qu'on s'aime ? Comment on y arrive ?
Vu le sujet, le film a-t-il été facile à mettre en place ?
Etrangement, oui. A partir du moment où j'ai trouvé ma productrice, ça a été rapide. Il s'est seulement écoulé deux ans.
Comment s'est fait le casting ?J'ai utilisé les voies traditionnelles, les agents, les écoles de théâtre. Puis après, je me suis éloigné un peu. J'ai mis du temps, j'ai mis dix-huit mois pour le casting. Au bout d'un moment, j'ai trouvé George (NDLA : Marilyn Lima) sur Tumblr. Finnegan Oldfield, c'est par agent. Il a une qualité rare chez un acteur, il fait l'âge qu'on veut lui donner. Personne ne m'a dit qu'il était trop vieux pour le rôle alors qu'il a dix ans de plus.
Que diriez-vous aux lecteurs pour qu'ils aillent voir le film ?
Ce n'est pas un film qui parle de sexe frontalement. Qu'il ne faut pas avoir peur de cela. On me dit que c'est un film très doux, très tendre, très solaire.
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