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Entretien: Dominik Moll - Des nouvelles de la planète Mars
Par Michel Decoux-Derycke - Dominik Moll est un scénariste et réalisateur français. Sa carrière dans le cinéma débute avec, en 1983, le court métrage "The Blanker". Son premier long métrage est "Intimité" en 1993. C'est "Harry, un ami qui veut vous bien" qui va le faire connaître, il est sélectionné à Cannes et remporte quatre César.
C'est donc pour son cinquième film, "Des nouvelles de la planète Mars", que je l'ai rencontré à Bruxelles. Entretien avec un homme grand par la taille et par l'humilité.D'où vient l'idée du film ?
Cela s'est construit petit à petit. Au départ du travail sur le scénario, il y a eu plusieurs choses. L'envie de parler du monde du travail, parler quelqu'un qui travaille dans une entreprise informatique ce dont moi je suis incapable. Avec l'idée que quelqu'un observe cela d'en haut (d'où le titre qui est arrivé très tôt), qui observe quelqu'un qui va tous les jours au travail, perd une heure dans les embouteillages, ... C'est un peu comme la vie d'un extraterrestre. Donc il y avait ça. Il y avait aussi l'envie de créer un personnage qui essaye de bien faire, de rester raisonnable et de ne pas faire n'importe quoi. Qui se débat avec la vie.
En fait, quand je travaille avec Gilles Marchand sur le scénario, c'est très organique, ça pousse sans qu'on contrôle vraiment. On se laisse aller. On s'était rendu compte que le film parlait beaucoup de la transmission, de l'intergénérationnel. Et surtout dans une époque incertaine, pleine d'inquiétudes, qu'est-ce qu'on peut transmettre à nos enfants ?
Comment s'est constitué le casting ?Déjà, je n'écris pas pour quelqu'un. Je ne l'ai jamais fait. Pour le rôle interprété par François Damiens et aussi par Vincent Macaigne, il était important que les comédiens aient, chacun en eux, une certaine folie. Il fallait aussi que ça fonctionne entre eux. Cela a été le cas. François a de grandes capacités à s'adapter à différents rôles et ça tient à cette grande humanité qu'il en a en lui. En fait, tous les deux ont quelque chose de très singulier qui n'appartient qu'à eux.
Vous avez choisi le noir-jaune-rouge avec Veerle Baetens ?
C'est un hasard. Ce n'est pas une coproduction dans le sens habituel, ce sont les Belges qui font l'apport. Ici, on s'est dit qu'avec deux comédiens belges, cela paraissait logique de chercher une coproduction belge. Ce n'était pas du tout une obligation.
Veerle, je l'avais vue dans "Alabama Monroe". C'est la directrice de casting qui a insisté pour que je la voie. Je l'ai rencontrée, on a fait des essais sur une ou deux scènes. J'ai senti qu'il y avait quelque chose de super qui se passait. Elle a en elle cette fragilité et cette force qui convenait au rôle. Elle y a mis aussi pas mal d'elle-même.
Avez-vous déjà d'autres projets ?Comme réalisateur, on est toujours en train de mouliner dans sa tête. Pour savoir sur quoi on va rebondir. En fait, je n'ai pas de projet précis. Le fait d'avoir tourné avec des comédiens âgés (Michel Aumont, Philippe Laudenbach, ...) m'a donné envie de trouver un projet où les héros seraient des vieux. De manière dynamique et positive.
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