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Critique: Voir du pays
Voir du pays de Delphine Coulin et Muriel Coulin avec Ariane Labed, Soko, Karim Leklou, Ginger Romà
L'histoire: Deux jeunes militaires, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Avec leur section, elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, au milieu des touristes en vacances, pour ce que l’armée appelle un sas de décompression, où on va les aider à « oublier la guerre ». Mais on ne se libère pas de la violence si facilement…
La critique de Michel Decoux-Derycke: Basé sur le roman éponyme de Delphine Coulin et récompensé par le Prix du meilleur scénario dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, "Voir du pays" est le deuxième long métrage des soeurs Coulin. Cinq ans après "17 filles", ces dernières mettent à nouveau des jeunes filles, cette fois, ce sont de jeunes militaires originaires de Lorient et revenant d'une mission en Afghanistan.
Peu de films français parlent du traumatisme post-mission, c'est en cela que "Voir du pays" est intéressant. De plus, le contraste entre l'Afghanistan et Chypre, où les militaires passent trois jours (un sas de décompression, dixit l'armée) avant le retour en France, est violent. Comme le dit l'un des personnages: "on passe de la burqa au string".
J'ai beaucoup apprécié les interprétations de Ariane Labed ("Fidelio, l'odyssée d'Alice", "Préjudice) et de Soko; Toutes deux apportent du corps à leurs personnages dont on devine la force mentale mais aussi les faiblesses. La mise en scène est quelque peu répétitive. Plus d'échappées hors de l'hôtel auraient fait du bien. Celle, en fin de film, permet d'appréhender la situation chypriote (la division de l'île entre le côté grec et le côté turc) que l'on a tendance à oublier.
Lire aussi l'entretien avec Muriel Coulin
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