Critique: Selma

Selma de Ava DuVernay avec David Oyelowo, Giovanni Ribisi, Carmen Ejogo, Tim Roth, Cuba Gooding Jr, Alessandro Nivola, Oprah Winfrey

L'histoire: 1965, le Dr Martin Luther King lutte pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote.

La critique de Michel Decoux-Derycke: Cinquante ans après la reconnaissance légale des droits civiques des Noirs, la question raciale est de nouveau dans l'actualité aux Etats-Unis après les événements de Madison dans le Wisconsin et de Ferguson dans le Missouri. En quelque sorte, le film de Ava DuVernay tombe bien pour rappeler que promulguer une loi n'est pas tout. Après, ce sont les mentalités qu'il faut changer et apparemment, l'Amérique, malgré un Président noir, n'est qu'au début du chemin.
Pour en revenir au film, le titre: "Selma" n’est pas le nom d’un personnage mais celui d’une ville d’Alabama, théâtre de manifestations pacifistes ayant changé l’histoire de la communauté noire dans les années 60. Il est aussi bâti sur des mots réels: les discours d’origine de Martin Luther King et ses conversations privées enregistrées par le FBI.
C'est un film factuel. Et c'est là qu'est le problème, cela manque clairement de souffle. Alors que c'est un des moments importants de l'histoire des Etats-Unis. Quand on sait qu'Oprah Winfrey, l'une des papesses du politiquement correct, est productrice et actrice du film, on comprend ce manque d'ampleur.