• Critique: Sans un bruit

    Sans un bruit (titre original: A Quiet Place) de John Krasinski avec Emily Blunt, John Krasinski, Noah Jupe, Millicent Simmonds
    Horreur, USA, 95', sortie le 09/05/2018, distribué par Sony

    Affiche Sans un bruit

    L'histoire: Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard. 

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Ce film, je l'ai vu le surlendemain de la fin du BIFFF et je l'avoue, il m'a fallu cinq, dix minutes pour me remettre dans l'ambiance d'une vision de presse: attentive, studieuse, quasi monacale, tout l'inverse d'une vision au BIFFF. Une fois passé ce petit délai, j'ai été littéralement scotché sur mon siège par "Sans un bruit", troisième long métrage de John Krasinski.
    Le film repose sur un unique et fort concept: jouer avec le son. Alors que le cinéma d’horreur moderne jure avant tout par la musique d’ambiance afin d’instaurer un climat dans lequel se laissera guider le spectateur avant que des bruits stridents ne le fasse sursauter par la force des choses, John Krasinski prend  les choses à revers. Aucun son, aucune musique durant de longues minutes, un silence de cathédrale. Puis le moindre bruit, aussi anodin soit-il, nous fait sursauter. De ce fait, "Sans un bruit'" est un film terrifiant et haletant.
    C’est également un drame bouleversant. Bien écrit, le film ne met pas en scène cinq personnages, mais une famille. Il ne laisse pas un personnage évoluer seul de son côté mais cherche à lier les personnages les uns aux autres. Il crée un lien fort, même si les personnages n’évoluent pas dans un même endroit et ne peuvent communiquer par la parole.
    L'interprétation est aussi au top: John Krasinski himself, Emily Blunt (par ailleurs, femme du réalisateur) démontrant à nouveau l'étendue de son talent, Millicent Simmonds  (Rose dans "Le Musée des Merveilles") confirmant tout le bien que l'on pense d'elle et le jeune Noah Jupe.
    "Sans un bruit" a rapporté, en quatre semaine d'exploitation, plus de 160 millions de dollars, preuve qu'un film silencieux peut aussi intéresser le public. Et une suite a déjà été annoncée.

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