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Critique: Que Viva Eisenstein !
Que Viva Eisenstein ! (titre original: Eisenstein in Guanajuato) de Peter Greenaway avec Elmer Bäck, Luis Alberti, Maya Zapata, Lisa Owen, Stelio Savante
L'histoire: En 1931, fraîchement éconduit par Hollywood et sommé de rentrer en URSS, le cinéaste Sergueï Eisenstein se rend à Guanajuato, au Mexique, pour y tourner son nouveau film, Que Viva Mexico ! Chaperonné par son guide Palomino Cañedo, il se brûle au contact d’Éros et de Thanatos. Son génie créatif s’en trouve exacerbé et son intimité fortement troublée. Confronté aux désirs et aux peurs inhérents à l’amour, au sexe et à la mort, Eisenstein vit à Guanajuato dix jours passionnés qui vont bouleverser le reste de sa vie.
La critique de Michel Decoux-Derycke: Peter Greenaway est un véritable spécialiste de Sergeuï Eisenstein. Non content d'avoir lu tout ce qui concerne le cinéaste soviétique, le réalisateur britannique s'est aussi déplacé sur les différents lieux de tournage de ses films, que ce soit à Odessa, Saint-Pétersbourg ou à Alma Alta.
"Que Viva Eisenstein !", sélectionné au dernier Festival de Berlin, traite d'une période particulière dans la vie du cinéaste soviétique. Celle où il tentait de réaliser, à l'automne 1931, "Que Viva Mexico !", film resté inachevé. Peter Greenaway nous livre une version personnelle, iconoclaste et sulfureuse de cet épisode. Il met notamment au jour l'homosexualité, violemment réprimée à l'époque en Union Soviétique, d'Eisenstein, ce dans une spectaculaire scène de dépucelage.
L'acteur finlandais Elmer Bäck campe Eisenstein de manière extraordinaire. Il donne largement de sa personne avec des scènes de nu, outre celle du dépucelage, plutôt drôles. Quant à la réalisation, elle est inventive: incrustations, dédoublements, triple split screen, … Cela donne au film du rythme et prouve que Peter Greenaway n'a rien perdu de son dynamisme.
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