• Critique: Numéro Une

    Numéro Une, long métrage, réalisation: Tonie Marshall, scénario: Tonie Marshall avec Raphaëlle Bacqué et Marion Doussot, distribution: Emmanuelle Devos, Suzanne Clément, Richard Berry, Sami Frey, Benjamin Biolay, Francine Bergé, John Lynch
    Comédie dramatique - thriller, France, 110', sortie le 15/11/2017, distribué par O'Brother, section Regards du Présent FIFF 2017

    Affiche Numéro Une

    L'histoire: Emmanuelle Blachey est brillante et volontaire, elle a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l'énergie, jusqu'au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d'influence lui propose de l'aider à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans les sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d'ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s'annonçait exaltante, mais c'est d'une guerre qu'il s'agit. 

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Seule réalisatrice primée par un César, c'était pour "Vénus beauté (institut)" en 2000, Tonie Marshall avait, non pas disparu de la circulation, mais plutôt commis des films dont on se serait bien passé. Avec "Numéro Une", elle nous offre un thriller, autant politique qu'économique et industriel, sur les coulisses du pouvoir et du CAC 40. Avec sous-jacent, le combat des femmes pour accéder aux plus hauts postes avec, pour corollaire, les goujateries, les saloperies des hommes pour ne pas qu'elles y accèdent.
    Le scénario est bien écrit basé sur les rencontres de Tonie Marshall avec plusieurs femmes chefs d’entreprises et les conseils d'une journaliste spécialisée (Raphaëlle Bacqué du journal Le Monde). Le tout est crédible, édifiant, voire terrifiant, un monde sans pitié est dépeint à travers ce film.
    Le choix de Emmanuelle Devos dans le rôle-titre est un heureux choix, elle joue avec une telle subtilité, une telle finesse, on ressent ses appréhensions, ses doutes devant cette violence feutrée. Les autres rôles sont aussi très justes telles Suzanne Clément en lobbyiste féministe, Richard Berry en immonde PDG, Benjamin Biolay en homme de main, John Lynch en mari circonspect et Sami Frey dans un beau personnage de père.
    Au final, un film prenant et passionnant sur un sujet rarement traité au cinéma. C’est d'une belle efficacité.



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