• Critique: Les Chatouilles (FIFF 2018)

    Les Chatouilles de Andréa Bescond et Eric Métayer avec Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Grégory Montel, Carole Franck, Gringe
    Drame, France, 103', Compétition 1ère œuvre de fiction FIFF 2018 - Un Certain Regard Cannes 2018 - Prix d'Ornano-Valenti Deauville 2018

    Affiche Les Chatouilles (FIFF 2018)

    L'histoire: Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d'un ami de ses parents qui lui propose de «jouer aux chatouilles» ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie ...

    La critique: J'étais K.O, oui, véritablement K.O à la fin du film. "Les Chatouilles" parle de la véritable histoire des violences sexuelles subies, à l'âge de huit ans, par Andréa Bescond, à la fois actrice, scénariste et réalisatrice du long métrage. Il y a trois ans, elle en avait tiré une pièce de théâtre "Les Chatouilles ou la danse de la colère", une première catharsis. Une deuxième catharsis est enclenchée avec le film coécrit avec Eric Métayer.
    Odette (prénom de l'héroïne principale du ballet "Le Lac des Cygnes" d'un de mes compositeurs préférés Tchaïkovski) est gardée par un ami de la famille, il est insoupçonnable, il va la violer tout en lui faisant maintenir le secret , on apprendra plus tard qu'il a aussi violé sa soeur, un monstre qui va rester longtemps en liberté. De cela va découler une vie faite de colères rentrées ou extériorisées par des amours ratées (Odette passera d'homme en homme), de psychanalyses s'étalant sur de longues années, de déni de la mère.
    Ce que j'ai aimé dans "Les Chatouilles" (titre trompeur), c'est la mise en scène éclatée, on voit des performances de danseuse sur fond noir (Andréa Bescond elle-même), on voit les séances avec la psy regardant les scènes reconstituées en essayant de comprendre ce qui s'est passé.
    Ce que je retiens également, ce sont les comédiens: Andréa Bescond (la principale protagoniste), Karin Viard (la mère, elle est tout simplement extraordinaire !), Clovis Cornillac (le père aveuglé, on ne l'a jamais vu dans un tel rôle), Pierre Deladonchamps (le prédateur, il est bluffant de vérité) et Carole Franck (la psy).
    Un film dont aucun spectateur ne sortira indemne, qu'il fera comprendre que la pédophilie n'est pas un phénomène épisodique genre Dutroux mais qu'il peut être juste à côté de chez nous.

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