Critique: La Couleur de la victoire

La Couleur de la victoire (titre original: Race) de Stephen Hopkins avec Stephan James, Jason Sudeikis, Jeremy Irons, William Hurt, Carice van Houten, Eli Goree

L'histoire: Jesse Owens, jeune noir américain issu du milieu populaire, se prépare à concourir aux Jeux d'été de 1936 à Berlin. Cependant, alors que l'athlète lutte dans sa vie personnelle contre le racisme ambiant, les Etats-Unis ne sont pas encore certains de participer à ces Jeux, organisés en Allemagne nazie. Le débat est vif entre le président du Comité Jeremiah Mahoney et le grand industriel Avery Brundage. Pourtant, la détermination de Jesse à se lancer dans la compétition est intacte...

La critique de Michel Decoux-Derycke: Jesse Owens est une légende du sport. Tout d'abord parce qu'il a remporté quatre médailles d'or (100m, 200m, 4x100m, saut en longueur) aux Jeux Olympiques, ensuite parce qu'elles ont été obtenues dans un contexte particulier: celui des Jeux de Berlin, censés être entièrement dévolus à la gloire du nazisme.
C'est un biopic de facture très classique, cela manque cruellement d'émotion, je me suis même surpris à m'ennuyer. Il y a aussi une belle volée de clichés: le bon noir surdoué, les méchants blancs racistes, le père perpétuellement au chômage, l’entraîneur seul à croire en lui, ... De même, certains personnages historiques sont complètement loupés tels Joseph Goebbels, Ministre de la Propagande d'Adolf Hitler, apparaissant comme un géant sans problèmes physiques alors qu'il ne mesurait qu'un mètre 65, claudiquait suite à une opération ratée, le forçant à porter un appareil orthopédique ou encore la cinéaste Leni Riefenstahl, passant quasiment pour une opposante alors qu'elle était complètement dans le système. 
Bref, un documentaire avec des images d'archives (et il y en a !) aurait été plus approprié et aurait rendu un meilleur hommage à ce grand champion qu'était Jesse Owens.