• Critique: Barbara

    Barbara de et avec Mathieu Amalric, Jeanne Balibar, Aurore Clément, Vincent Periani, Grégoire Colin, Fanny Imber

    Affiche Barbara

    L'histoire: Une actrice va jouer Barbara, le tournage commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle.

    La critique de Michel Decoux-Derycke: "L'Aigle noir", "Gôttingen", "Ma plus belle histoire d'amour", ces chansons et bien d'autres encore sont l'oeuvre de Barbara, décédée il y a vingt ans. Pour son sixième long métrage, Mathieu Almaric s'est attaqué à ce monument de la chanson et il le fait, non pas à la manière d'un biopic classique mais en faisant un film dans un film, nous montrant le travail et le jeu d'une actrice s'appropriant Barbara ainsi que le chamboulement du réalisateur provoqué par la composition de son actrice.
    La mise en scène est stylée, élégante, toute en subtilité et nuance. Il y a un mélange d'images d’archives et d'images de fiction, quelquefois tellement entremêlées qu’on ne sait plus si c'est la vraie Barbara ou l’actrice l’incarnant. Sans vrai fil conducteur, on se balade avec elles sur les routes de France, dans les salles de spectacle. Des moments de grâce, des émotions multiples, de la poésie, tout cela porté par la musique et les paroles, tellement puissantes et bouleversantes, de la dame en noir pendant 97 minutes d’un pur bonheur, à la fois, visuel et auditif.
    Barbara est interprétée par une formidable Jeanne Balibar que je n'avais plus vu depuis un bout de temps au cinéma, elle m'a bluffé, est véritablement la chanteuse. Au plan physique, c'en est même troublant. De plus, elle chante elle-même quelques morceaux de belle manière, logique pour quelqu'un ayant débuté sa carrière comme chanteuse. Quant à Mathieu Almaric, il joue dans son propre film, cela aurait pu être casse-gueule mais il s'en tire magistralement.
    Présenté dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, le film a remporté le Prix pour la poésie du cinéma et a également été récompensé par le Prix Jean Vigo 2017.

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