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Critique: 120 battements par minute
120 battements par minute de Robin Campillo avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Félix Maritaud
L'histoire: Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.
La critique: Le troisième film, comme réalisateur, de Robin Campillo est un véritable coup de poing dans l'estomac. On est littéralement mis K.O et terriblement ému par l'histoire qu'il raconte, celle du début des années SIDA à travers l'activisme du groupe Act'Up. Groupe dont a été membre le cinéaste. A l’époque, les militants de Act'Up usaient de méthodes peu conventionnelles. En regardant "120 battements par minute", on en découvre les coulisses. C'est là qu'on se rend compte que les procédés du mouvement étaient nécessaires pour attirer l’attention du public sur une cause méconnue. Derrières les activistes, il y avait en réalité l’urgence de nombreux malades dont les jours étaient comptés. En face, la réponse des dirigeants politiques était la pure ignorance tandis que les laboratoires pharmaceutiques prenaient leurs temps pour sortir les médicaments synonyme de guérison.
Cette urgence, on la ressent dans le film de Robin Campillo. A l’image du titre, on est pris dans un rythme effréné. Le long métrage est autant un manifeste politique que le parcours de vie d’un malade. La première partie est dédiée aux actions de Act’Up. Peu à peu, on bascule dans une lutte pour la vie de Sean, une lente agonie qui bouleverse. Cette deuxième partie est dure et nous emmène dans l'émotion.
"120 battements par minute" ne serait rien sans la forte prestation de Nahuel Perez Biscayart que j'ai découvert, il y a trois ans, dans "Je suis à toi" de David Lambert. Il incarne avec justesse Sean, conscient qu'il doit se battre, à la fois, pour sa vie et aussi pour que ses camarades. Avec Arnaud Valois (Nathan), ils forment un couple touchant. Adèle Haenel a un rôle en retrait qu'elle tient parfaitement. Tous les autres rôles sont peu connus et jouent chacun leur partition avec sincérité.
Si le combat était souvent perdu pour les malades dans les années 90, le film rappelle à tous que la guerre n’est pas encore gagnée. La lutte contre le SIDA reste aujourd’hui primordiale.
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