• Critique: Phantom Thread

    Phantom Thread, long métrage, réalisation: Paul Thomas Anderson, scénario: Paul Thomas Anderson, distribution: Daniel Day-Lewis, Lesley Manville, Vicky Krieps, Richard Graham, Camilla Rutherford, Brian Gleeson, Jane Perry, Ingrid Sophie Schram
    Drame, USA, 98', sortie le 14/02/2018, distribué par Sony, 2 nominations Golden Globes 2018 - 6 nominations Oscars 2018 - 4 nominations BAFTA 2018

    Affiche Phantom Thread

    L'histoire: Dans le monde de la mode du Londres des années 1950, le couturier Reynolds Woodcock, proche de sa sœur Cyril, est engagé pour dessiner les vêtements des gens de la haute société, tel que les stars de cinéma, les héritières ou les mondains, et de la famille royale. Un jour, il rencontre Alma, une jeune femme qui devient sa maîtresse et surtout sa muse.

    La critique de Michel Decoux-Derycke: "Phantom Thread" serait le dernier film de Daniel Day-Lewis, c'est lui-même qui l'a déclaré. Etrange décision pour l'acteur aux trois Oscars qui a cultivé, durant toute sa carrière, l’exigence et la rigueur. S’agit-il d’une déclaration sincère ou d’un coup de bluff visant à obtenir une quatrième statuette, le fait est que ce serait là, à l'occasion de son 21ème film, une sortie de scène parfaite. D’une certaine manière, ce récit d’un couturier tout entier dévoué à son art fonctionne comme une métaphore de l'intensité avec laquelle le comédien aborde son métier d'acteur.
    Dans la peau d'un gentleman passionné et colérique, Daniel Day-Lewis est plus que jamais au sommet de son art. Il reste, sans conteste, l'un des plus grands acteurs de cinéma de sa génération. Vicky Krieps est très juste dans le rôle d'une jeune femme timide, toutefois déterminée, prête à tout pour rester auprès de ce célibataire endurci. Lesley Manville joue une soeur stricte et pragmatique, agissant comme une mère pour son frère très à cheval sur les principes, avec une retenue remarquable.
    La mise en scène de Paul Thomas Anderson, c'est son huitième long métrage, est au service de son propre scénario, une étude de moeurs sur une relation amoureuse tordue et tortueuse (dominée par une forme de sadomasochisme psychologique toute à l'inverse de l'insipide "Cinquante nuances de Grey").
    Il y a également comme des échos de "The Master", un autre film de Paul Thomas Anderson, dans ce film intrigant mais froid. Qui a le dessus dans le rapport de force amoureux: le maître ou sa muse? C'est une question à laquelle Anderson a le bon goût de ne pas répondre, nous laissant le soin de faire fonctionner nos neurones.


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