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Entretien: François Pirot - Mobile Home

Comment vous est venue l'idée de "Mobile Home" ?

Ce n'était pas une idée. C'était plutôt une envie de parler de ce type de personnages. Des gens qui arrivent à la trentaine et qui n'arrivent toujours pas à se définir dans l'existence. Ils ne savent pas exactement ce qu'ils veulent faire, ils n'osent pas s'engager. Ils n'osent pas faire de choix. Ainsi, ils tendent à prolonger la période entre l'adolescence et l'âge adulte. Je voulais raconter ça.
Donc j'ai créé un personnage retournant chez ses parents à la campagne pour faire le point. Il retrouve un vieil ami d'adolescence. Ils décident de réinvestir un vieux rêve qu'ils ont eu adolescents: partir sur les routes, à l'aventure. Parce que je voulais incarner, quelque part, la tentation de fuite de ces deux personnages. C'était assez classique mais je voulais vraiment cette envie de partir. En même temps, je ne voulais pas que ce soit un road-movie. Je voulais traiter de ce qu'ils essayent de fuir. De ces envies est venue l'idée du voyage immobile.

François Pirot sur le tournage de Mobile Home

Est-ce le film d'une génération ?

Il serait prétentieux de dire que c'est un film sur une génération. Une partie des jeunes de cet âge-là, avec lesquels je me reconnais, ont tendance à tergiverser, à prolonger leurs études. Ils les arrêtent, ils les recommencent. Ils ont du mal à se définir et à choisir une voie précise. J'ai essayé, à travers les deux personnages, de faire le portrait de cette génération-là.

Comment le casting s'est-il passé ?

J'ai trouvé les deux acteurs principaux de manière assez classique. J'ai fait un casting où j'ai vu beaucoup de comédiens. Il y a deux choses que je cherchais: un âge qui ne soit pas trop jeune, aussi des comédiens qui soient à l'aise dans des choses drôles et sensibles. Pour le personnage de Simon, il me fallait qui sache vraiment chanter et jouer de la guitare. Il fallait que ça fonctionne bien entre les deux personnages. Je suis tombé séparément sur Guillaume Gouix et Arthur Dupont. Je ne le savais pas mais je me suis rendu compte qu'ils étaient amis dans la vraie vie. Cela aide énormément. On peut y arriver en travaillant avec des comédiens, de créer une complicité entre eux. Ici, il y avait déjà une base réelle. C'était un atout formidable de partir avec des gens qui se connaissaient.

Les personnages secondaires, notamment le père de Julien, sont assez étonnants, comment les avez-vous choisis ?

Effectivement, Jean-Paul Bonnaire a joué dans pas mal de films. Ceux de Jean-François Stévenin notamment. Mais il a éte un peu plus connu parce qu'il a joué dans "Les Choristes". Il joue le Père Maxence. Le personnage dans "Mobile Home", je l'imaginais comme un enfant. Lui et son fils, je les imaginais comme deux enfants dans une maison trop grande pour eux. Je voulais qu'il ait ce caractère un peu perdu, un peu lunaire. Jean-Paul Bonnaire est quelqu'un de très singulier et charmant.
Jackie Berroyer, je l'ai tout simplement rencontré. Je lui ai parlé du film et nous avons sympathisé.Le seul dommage, c'est que j'ai dû couper certaines de ses scènes au montage pas parce qu'il n'était pas bon, parce qu'il fallait bien faire un choix.


Qu'est-ce que vous diriez aux spectateurs pour leur donner envie d'aller voir le film ?

Vous me demandez de faire de la promotion et je n'aime pas du tout cela. J'espère, en tout cas, que des gens vont pouvoir se reconnaître. Que les spectateurs puissent avoir une connection avec le film et ce dont il parle. Il y a le choix d'une tonalité plutôt légère et ironique.

Lire aussi la critique de Mobile Home
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