L'histoire: Hakim et Latifa vivent depuis dans le Jura, avec leurs deux filles: Nedjma 14 ans, et Leïla, l’aînée, partie suivre ses études de coiffure à Paris. Trois jours avant Noël, Nedjma reçoit un SMS de sa grande sœur. Elle ne pourra pas venir les rejoindre pour les fêtes, elle a trop de travail… Latifa pousse Hakim à aller chercher Leïla. Nedjma l'accompagnera.
A leur arrivée, ils apprennent que Leila n'a jamais travaillé dans le salon de coiffure. C’est alors le voyage d’un père qui commence, dans Paris, une nuit, jusqu’à l’aube.
La critique: C'est le premier film de Naidra Ayadi, César du meilleur espoir féminin pour "Polisse" en 2012. Elle a choisi d'adapter le roman de Bernard Clavel: "Le Voyage du père". Chose déjà faite en 1966 par Denys de la Patellière avec Fernandel dans un registre à l'opposé de ces autres rôles, le drame. Je me rappelle l'avoir vu à la télévision et cela m'avait fort marqué. C'est cela le problème, j'ai inévitablement fait des comparaisons et ce n'est pas à l'avantage du film actuel. Même si la réalisatrice a modifié quelque peu les personnages: de paysan jurassien à ouvrier algérien ayant fui la guerre civile, du fiancé accompagnateur à la cadette suivant son père.
Concernant les acteurs, Roschdy Zem fait le boulot, il incarne avec conviction ce père taiseux, confronté à un autre monde. Il y a aussi l'apparition de Natacha Krief, la cadette, dont c'est le premier vrai rôle au cinéma.
Je retiens de "Ma fille" la confrontation entre deux mondes, l'incompréhension qui s'ensuit et aussi l'aspiration d'une jeune femme à vouloir vivre autre chose (même si ce n'est pas vraiment recommandé !).