• Sorties #16

    Au sommaire : « Mjolk, la guerre du lait », « La ragazza nella nebbia », « Le Dindon », « Bacurau »

    De Grímur Hákonarson, j’avais vu « Rams » (« Béliers » en France) fin 2015 et j’avais apprécié ce drame fraternel dans le milieu agricole. Quatre ans après, je retrouve le réalisateur islandais avec une intrigue toujours située dans l’agriculture : « Mjolk, la guerre du lait ».
    Cette fois, Grímur Hákonarson dresse le portrait d’une femme devenant veuve, elle va devoir se battre pour sauver sa ferme. Elle s’opposera aussi, via Facebook très utilisé en Islande, à la coopérative locale. Cette coopérative impose sa loi et ceux qui ne marchent pas droit en sont éjectés. C’est donc ces deux combats que l’on suit.
    Au moment où l’on parle beaucoup en France des agriculteurs, ceux-ci ne gagnent pas bien en vie et il y a régulièrement des suicides. Il est donc intéressant de savoir ce qui se passe ailleurs et l’on voit que la situation islandaise n’est pas non plus très reluisante.
    Je pose la question : est-ce que les décideurs comprennent bien que les agriculteurs nous nourrissent et méritent pour cela toute leur attention. Moi, je pense qu’ils n’en ont rien à foutre !
    Pour terminer, le titre français n’est vraiment pas terrible. Quand on sait Mjolk veut dire lait, la boisson, en islandais, on se retrouve donc avec lait, la guerre du lait. Il aurait mieux valu traduire le titre original « The County » en français, cela aurait donné Le Comté. Cela aurait été plus logique que l’on parle plusieurs fois du comté dans le long métrage.

    « La ragazza nella nebbia » est l’adaptation du roman éponyme de Donato Carrisi. Ce dernier l’a lui-même adapté pour le cinéma et a remporté le David di Donatello du meilleur réalisateur débutant.
    Nous sommes dans le Haut-Adige, dans le Nord de l’Italie . Une jeune fille, Anna-Lou Kastener, disparaît. Le commissaire Vogel, accro aux médias, est chargé de l’enquête. Sur ce postulat, Donato Carrisi nous emmène dans un jeu de piste où la vanité sera le maître-mot et où la télévision va en prendre pour son grade.
    Le toujours excellent Toni Servillo, vu dans « La grande belleza », « Viva la liberta » ou encore « Loro », campe le commissaire. Avec justesse, il nous fait comprendre les ressorts animant ce policier.
    Dans un polar, on ne demande pas nécessairement l’exactitude, ce que l’on recherche, c’est l’atmosphère, ici, elle est glaçante voire angoissante. C’est cela qui fait de « La ragazza nella nebia » un bon film.

    Adapter une pièce de théâtre de boulevard, comme « Le Dindon de Feydeau », Jalil Lespert en prend le risque et le spectateur de se retrouver le dindon de la farce.
    Seuls les dialogues sont à la hauteur, logique, ils sont de Feydeau.
    Côté distribution, Dany Boon est complètement à côté de la plaque et agaçant. Il donne la réplique à Guillaume Gallienne qui, en homme de théâtre, s’en sort grâce à son expérience. Le reste du casting, Alice Pol, Laure Calamy, Ahmed Sylla ou encore Henri Guybet, tente de suivre le mouvement sans toujours y arriver.

    La bande-annonce de « Bacurau » donnait envie, il était même écrit que c’était un western sous acide impressionnat, également un film fascinant et spectaculaire. Tout cela n’est que publicité trompeuse, il n’y a rien de tout cela dans le long film des Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles.
    « Bacurau » démarre lentement, il faut attendre pratiquement une heure pour voir un semblant de frémissement mais ça retombe vite. Bref, une déception et dire que le film a eu le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes.

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