• Entretien: Olivier Meys - Bitter Flowers

    Olivier Meys est réalisateur et scénariste. Amoureux de la Chine, il est l'auteur de films documentaires, courts métrages et aussi de documentaires radiophoniques. Il a notamment réalisé comme courts métrages:  "Tenir ma route" et "Première nuit à Bejing"; comme films documentaires: "Dans les décombres".
    Je l'ai rencontré à Bruxelles pour parler de son premier long métrage de fiction: "Bitter Flowers".

    Pourquoi ce film et ce sujet ?

    C'est un hasard, j'étais à Paris pour présenter un documentaire que j'avais réalisé en Chine. Entre deux séances, je me balade dans la ville et je tombe sur un groupe de femmes, entre deux âges, qui fait les cent pas dans la rue. Je vois directement que ce ne sont pas des Chinoises de Paris, elles ont l'accent du Nord de la Chine avec un physique reconnaissable. Je me pose la question: qui sont ces femmes ? J'ai commencé à me renseigner. En découvrant leur histoire, je me suis dit que c'était un beau sujet pour continuer mon travail sur la Chine. Travail que je faisais depuis 2000 à travers des documentaires et des reportages radio.

    Olivier Meys

    D'où vient cette passion pour la Chine ?

    Au sortir de l'IAD (Institut des Arts de Diffusion), j'ai travaillé comme assistant réalisateur. Sur un long métrage, l'accessoiriste était chinois, arrivé à Bruxelles suite aux événements de 1989. Une amitié est née entre lui et moi. Un désir de travailler ensemble, un premier projet qui en emmène un deuxième. Petit à petit, ma relation avec la Chine s'est construite et a été décisive par rapport à mon travail.

    Comment avez-vous construit votre scénario ?

    Assez rapidement, je me suis dit que le sujet des marcheuses devait être traité en fiction, non pas en documentaire. Pour être au plus proche du personnage et de l'intime de la question.
    Dans un premier temps, il y a eu une grosse recherche documentaire pour appréhender le sujet. Des rencontres. Et puis, petit à petit, essayer, non pas de raconter la vie de ces femmes, mais la vie d'une seule femme. Que ça se cristallise dans un personnage. Pouvoir être plus proche de son vécu à elle. Cela a été un long travail, cela a pris un peu de deux ans.

    Il y aussi sous-jacent la question du racisme entre Chinois ?

    Vu d'Europe, on a une idée sur la Chine et les Chinois. On pense que c'est un seul groupe et qu'ils s'entraident, qu'ils se serrent les coudes. Le Chine, c'est une mosaïque. Il y a des différences culturelles fortes, notamment entre le Sud et le Nord. Ce sont deux groupes bien distincts, vient se greffer à cela qu'un groupe, ce sont des anciens immigrants installés avec un groupe qui vient d'arriver, cela crée des frictions et ce qu'on peut voir dans le film.

    Quels sont vos projets ?

    J'en ai quelques-uns, il faut voir lequel va se développer en premier lieu. J'aimerais bien faire un autre film de fiction. Cela m'a vraiment beaucoup plu. Tous les projets sont bien, je n'exclus rien.

    Pourquoi le titre Bitter Flowers ?

    Cela vient d'un proverbe cité dans le film: les plus belles fleurs arrivent après les hivers très froids. Fleur et amer, j'aimais bien ce contraste entre ces deux termes. En anglais, parce que ça sonnait mieux qu'en français. De plus, le film n'est pas un film francophone.

    Lire aussi la critique de Bitter Flowers

    « Critique: Bitter FlowersCritique: The Rider »
    Partager via Gmail