• Critique: Place publique

    Place publique, long métrage, réalisation: Agnès Jaoui, scénario: Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, distribution: Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker, Kevin Azaïs, Nina Meurisse, Sarah Suco, Héléna Noguerra, Frédéric Pierrot, Sam Karmann, Evelyne Buyle
    Comédie dramatique, France, 98', sortie le 18/04/2018, distribué par Athéna

    Affiche Place publique

    L'histoire: Castro est un animateur de télé sur le déclin. Invité à la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie de longue date, Nathalie, il retrouve Hélène, soeur de Nathalie et aussi ex-femme de Castro. Quand ils étaient jeunes, ils partageaient les mêmes idéaux mais le succès a converti Castro au cynisme tandis qu'Hélène est restée fidèle à ses convictions. Ils vont se confronter, tout cela sur fond de fête...

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Le duo Agnès Jaoui-Jean-Pierre Bacri est de retour cinq ans après leur dernier film commun, "Au bout du conte". Les deux compères n'ont pas perdu la main, ils se livrent, sous le couvert d'une comédie, à une critique acerbe de la société.
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    Place Publique" se passe en huis-clos dans une magnifique demeure,  à 30 minutes de Paris (leitmotiv sans cesse répété par la propriétaire). Derrière ce choix, il y a une connotation voulue par les auteurs. Les célèbres convives sont enfermés dans la réception mais ils sont en représentation grâce aux réseaux sociaux. De la star déclinante de télévision à la serveuse admirative, tous sont en quête de gloire dans un monde ne fonctionnant qu’à travers l’image.
    Ce film a été écrit avant l'émergence de Macron, tenant du ni gauche ni droite. L'on sait que Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri aiment bien parler de politique l'air de rien, sans trop appuyer le trait. Donc l
    es deux protagonistes incarnent deux idéaux. Hélène (Agnès Jaoui) est restée dans sa démarche humaniste, tournée vers le social en souhaitant sauver une réfugiée afghane de l’expulsion. Le second, Castro (Jean-Pierre Bacri), a perdu ses idéaux d’antan et a évolué vers des convictions capitalistes. Les deux auteurs parlent aussi de la montée du Front National dans les petits villages. On y voit le mépris des élites parisiennes face aux provinciaux, des élites voulant absolument faire la fête sans tenir compte du bruit qu'ils font, en oubliant que les fermiers d'à côté ont besoin de repos.
    Le casting, outre Jaoui et Bacri, est réussi et réjouissant. Il y a Léa Drucker que je trouve de mieux en mieux, Kévin Azaïs toujours aussi juste, Nina Meurisse en serveuse groupie, Sam Karmann et Evelyne Buyle dans des petits rôles.
    Bref, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, tout en s'appuyant sur leurs fondamentaux, arrivent à se renouveler et c'est tant mieux !

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