• Critique: Les Héritières

    Les Héritières (titre original: Las Herederas) de Marcelo Martinessi avec Ana Brun, Margarita Irún , Ana Ivanova, Nilda Gonzalez
    Drame, Paraguay, 98', sortie le 09/01/2019, distribué par Galeries Distribution, Prix Alfred Bauer et Ours d'Argent Meilleure actrice Berlinale 2018

    Affiche Les Héritières

    L'histoire: Asuncion, Paraguay. Chela, riche héritière, a mené la grande vie pendant 30 ans avec Chiquita. Mais au bord de la faillite, elle doit vendre tous ses biens et regarde Chiquita, accusée de fraude, partir en prison. Alors qu’elle n’a pas conduit depuis des années, Chela accepte de faire le taxi pour un groupe de riches femmes âgées de son quartier et fait la rencontre de la jeune et charmante Angy. A ses côtés, Chela prend confiance en elle et cherche à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.

    La critique: Avec "Les Héritières", c'est la première fois de ma vie que je voyais un film paraguayen. Sans doute parce que, faute d'argent, le cinéma paraguayen ne produit pas beaucoup de longs métrages et qu'aussi, le cinéma sud-américain, hormis le Brésil et l'Argentine, n'est pas très visible dans nos contrées.
    Le réalisateur Marcelo Martinessi ne filme que les femmes, il a pris le contre-pied du système patriarcal et militaire du Paraguay faisant que les femmes sont vues comme des objets et ayant toujours tenu un rôle marginal. Bien sûr, les hommes sont présents, dans le discours, les discussions, mais sur l'écran, ils n’apparaissent que flous ou de dos. Le procédé est intéressant, car en tant que spectateur, on met du temps à s’apercevoir qu’il n’y a aucun homme sur l’écran. C’est dire si l’histoire portée par une Ana Brun magnifique ainsi que par les autres actrices coule de source.
    Le film parle de la crise économique, du désir féminin et de la grande bourgeoisie décadente du pays. Le tout fait avec subtilité mais obligeant le spectateur à un effort. Effectivement, le rythme un peu lent, la tonalité un peu grisâtre peut constituer une barrière. Toutefois, l'empathie que l'on a pour les personnages donne envie de les suivre jusqu'au bout.

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