• Critique: Les Chatouilles

    Les Chatouilles de Andréa Bescond et Eric Métayer avec Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Grégory Montel, Carole Franck, Gringe
    Drame, France, 103', sortie le 09/01/2019, distribué par Cinéart, Compétition 1ère œuvre de fiction FIFF 2018 - Un Certain Regard Cannes 2018 - Prix d'Ornano-Valenti Deauville 2018

    Affiche Les Chatouilles (FIFF 2018)

    L'histoire: Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d'un ami de ses parents qui lui propose de "jouer aux chatouilles" ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie ...

    La critique: "Les Chatouilles", c'est l'histoire des violences sexuelles subies, à l'âge de huit ans, par Andréa Bescond, à la fois actrice, scénariste et réalisatrice du long métrage. En 2015, elle en a tiré une pièce de théâtre "Les Chatouilles ou la danse de la colère", une première catharsis. Une deuxième catharsis a été enclenchée avec ce film coécrit avec Eric Métayer.
    Odette (prénom de l'héroïne principale du ballet "Le Lac des Cygnes") est gardée par un ami de la famille, insoupçonnable, il va la violer tout en lui faisant maintenir le secret, on apprendra plus tard qu'il a aussi violé sa soeur. Un monstre qui va rester longtemps en liberté. De cela découle une vie faite de colères rentrées ou extériorisées par des amours ratées (Odette passe d'homme en homme), de psychanalyses s'étalant sur de longues années, du déni de la mère.
    Ce que j'ai aimé dans "Les Chatouilles" (titre trompeur, certains ont cru que c'était une comédie), c'est la mise en scène éclatée, on voit des performances de danseuse sur fond noir (Andréa Bescond elle-même), on voit les séances avec la psy, les deux protagonistes regardant les scènes reconstituées en essayant de comprendre ce qui s'est passé.
    Les comédiens sont formidables: Andréa Bescond, Karin Viard (la mère, extraordinaire !), Clovis Cornillac (le père aveuglé, un rôle inhabituel), Pierre Deladonchamps (le prédateur, bluffant de vérité) et Carole Franck (la psy, juste).
    Un film dont on ne sort pas indemne, on comprend que la pédophilie n'est pas un phénomène épisodique genre Dutroux mais qu'il peut concerner tout un chacun.


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